" Les organisations syndicales sont la pupille de la classe ouvrière ! "
La seconde journée de Congrès sera émaillée de prises de parole des autres délégations. Ainsi, le Népal, l'Espagne, le Chili, Cuba, le Bahreïn, le Zimbabwe, l'Ukraine, l'Allemagne, l'Australie, la Palestine, le Venezuela, la Russie, le Portugal, le Brésil, le Mexique, la Grande-Bretagne, la Colombie, l'Egypte, le Cameroun, la Bolivie, le Costa-Rica, l'Inde, la Malaisie, le Etats-Unis et la Guadeloupe, tous représentés par une ou plusieurs organisations syndicales, vont animé les travaux avant l'élection du nouveau secrétaire général qui aura en charge de conduire la FSM pour quatre années.
Avant d'y venir, il faut souligner le passage de la Ministre du travail de l'Afrique du Sud, venu clairement apporté son soutien au Congrès. Elle ouvre le bal en affirmer apprécier qu'un tel événement se tienne en Afrique du sud. Elle poursuit par une critique de la mondialisation qui n'est, dixit, qu'une opportunité pour le capitalisme de cacher ses avoirs d'un point à un autre du monde sans avoir à les mettre au service du développement Humain. Elle dénonce la corruption des organisations syndicales qui ne sont utiles qu'au patronat tout en démobilisant la conscience des travailleurs. Ce genre d'assises, dit-elle, est formateur pour les vrais défenseurs du monde du travail même si il faut reconnaitre le déclin de la lutte idéologique dans ce camp. Mais, ainsi est la nature humaine, ce désir collectif à l'origine du mouvement syndical reprend le dessus après trente ans d'aveuglement. Elle conclu son discours en appelant, ardemment, les responsables politiques à être à l'écoute des organisations syndicales de classe et à toujours chercher à protéger les droits des travailleurs ( N.D.L.R. : El Khomri devrait en prendre de la graine !). Elle précise qu'avant on se battait pour des idéaux et qu'aujourd'hui on se bat pour son bien-être matériel. Et, enfin, d'avertir que : "Les organisations syndicales sont la pupille de la classe ouvrière, ne laissez personne la crever ! ".
Les interventions des délégations ont cerné nombre de problématiques contemporaines qui font l'actualité et déterminent la nécessité de la lutte de classe, n'en déplaise à la médiocrité intellectuelle courante qui se cache derrière la prétendue "résistance aux changement" [1] pour cacher sa complicité et son apathie systémique. Citons en vrac :
- L'action néfaste du capitalisme sur la planète et la conscience collective. Les organisations de base ont, à nouveau, un rôle important dans la réorganisation des travailleurs en leur démontrant le manque de justice du système capitaliste.
- La non-reconnaissance, par la F.S.M., du nouveau Gouvernement Brésilien. Ce gouvernement est le pur produit d'un coup d'Etat organisé contre l'ancien qui menait des actions en faveur de la population. Sous le fallacieux prétexte de corruption, jamais prouvée, on a installé un véritable corrompu qui met à mal toutes les mesures sociales en faveur des plus pauvres.
- La mobilisation du monde du travail contre le coup d'Etat au Brésil.
- La dénonciation, par la F.S.M., de l'occupation de la Palestine et de la tentative de coup d'Etat permanent de la droite vénézuélienne. Les forces Israéliennes tuent quotidiennement, où sont l'O.N.U. et les "défenseurs des Droits de l'Homme" ? La droite Vénézuélienne (soutenue par les Etats-Unis), défenderesse du capitalisme, organise la pénurie économique pour contraindre le gouvernement bolivarien à capituler.
- Au Zimbabwe, comme dans beaucoup de pays décolonisés, la lutte syndicale est intrinsèquement liée à la lutte de libération nationale.
- Le capitalisme qualifie les dirigeants politiques progressistes et protectionnistes de tyrans qui doivent être combattu si ce n'est suspendus de leur fonction par un coup d'Etat ou une fausse révolution.
- Le financement de la déstabilisation de l'Ukraine, par les Etats-Unis. Il y a bien un risque de guerre civile généralisée pour couper l'Europe de la Russie. Ce pays se destine à être balkanisé comme la Yougoslavie et la Lybie. Au Donbass, l'an dernier, la maison des syndicats a été incendiée avec des syndicalistes à l'intérieur, information restée sous silence jusqu'à ce jour.
- L'essoufflement de l'impérialisme, stade ultime du capitalisme, mais qui tient parce que la classe ouvrière n'est pas préparée faute de mouvements adéquats et de la présence du social-libéralisme qui dévie la classe ouvrière. Certains syndicats font alliance avec le capitalisme, ce qui détourne la classe ouvrière du mouvement syndical en général.
- La technologie, de plus en plus pointue, met en danger la notion de travail, donc reconsidère le rôle moteur de la classe ouvrière. Ce qui se passe dans les pays du nord se passera dans les pays du sud, à commencer par ceux dits "émergeants".
- Le retour progressif, partout dans le monde, des organisations syndicales classistes (de lutte de classe) contre trente années d'occupation des syndicats réformistes.
- La création d'une nouvelle et grande fédération syndicale de Russie qui a adhérer à la F.S.M., il y a une véritable crise des conditions de travail dans ce Pays. Beaucoup ont cru, après 1991, que l'économie de marché allait sauver la Russie. La déception est grande, les conditions de vie des travailleurs se sont détériorées, le patronat ne fait pas de concessions. Il y a, pourtant, une forte immigration (surtout des anciennes républiques soviétiques) et une xénophobie galopante.
- L'hypocrisie des institutions Européennes, à l'origine des difficultés de la classe ouvrières des pays membres.
- Le nécessaire combat contre la pauvreté et pour l'accès libre et gratuit à l'enseignement et à la santé.
- La résistance humaine et organisée, même peu, qui surprend et insupporte le capitalisme.
- Attaquer, de front et courageusement, les problèmes de la classe ouvrière.
- La destruction, par l'impérialisme, de nombre de pays (Irak, Libye, Syrie...) pour imposer une nouvelle vision du monde et sortir des contradictions du capitalisme.
- L'urgence de l'unité de la classe ouvrière mondiale et l'impérieuse initiative politique et idéologique, par un grand mouvement internationaliste, pour faire tomber le régime néolibéral et mondialiste.
- La manifestation de l'austérité à l'Union Européenne, en Grande-Bretagne, au travers du Brexit.
- La demande d'une résolution politique pour défendre l'accord de paix en Colombie, en dépit de son rejet par référendum (Très peu de votants à ce référendum).
- Le gaspillage d'argent injecté dans les sales guerres du capitalisme alors qu'on se fonde sur une nécessaire austérité budgétaire pour ne pas financer la santé et le bien-être social.
- Les changements climatiques qui sont le fait uniquement du capitalisme et non de l'Homme tout court. La COP21 ne lui suffira pas pour s'en tirer à bon compte.
- Le rôle déterminant des femmes dans la lutte d'émancipation sociale : "Qui décide sans nous, décide contre nous !" diras l'une d'entre elles.
- L'impérative pédagogie à avoir pour initier la classe ouvrière à la mondialisation.
- Le redressement du mouvement syndical classiste aux Etats-Unis. Les organisations de lutte de classe se mobilisent contre le racisme et pour la libération des prisonniers politiques.
Parmi toutes ces interventions, le délégué de la C.G.T.G. a tenu à faire le point sur la situation sociale en Guadeloupe, mais aussi sur les tentatives de destruction menées contre la C.G.T.G., unique syndicat Guadeloupéen se réclament clairement de lutte de classe. Il est donc revenu sur l'affaire HUYGUES-DESPOINTES, et a remercier la F.S.M. et toutes les organisations sœurs pour leur soutien.
Enfin, les travaux se sont terminés par l'élection du nouveau secrétaire général de la F.S.M.. Deux candidats se sont présentés :
- Georges MAVRIKOS de la Grèce, le sortant.
- Aloise MBOYMBISE du Gabon.
Les résultats seront divulgués lors de la séance de la troisième journée.
Durban, le 06 Octobre 2016.
Le 17ème Congrès de la F.S.M. en direct sur le site de la F.S.M. : http://www.wftucentral.org
[1] Concept d'ingénierie sociale de l'école comportementaliste de Chicago, repris par les théoriciens du néolibéralisme en première application au Chili de PINOCHET contre les militants progressistes.