Avec toutes les métamorphoses sociales imposées par le libéralisme économique, c'est au nom de la bonne gouvernance (entendons par là, la rigueur pour les petits et la ripaille pour les grands) que des décisions technocratiques se prennent pour contraindre à basculer d'un modèle social éprouvé à un modèle de société désapprouvé.
Le métier de l'intervenant éducatif s'étiole au profit de réponses statistiques à donner à des problématiques humaines... Bref ! l'usine à gaz nous est vendu pour refuser de considérer l'investissement social comme étant un véritable investissement économique, de par le fait qu'il prévient le caractère couteux de la résolution hasardeuse et tardive de ces problématiques humaines.
La Maison Départementale de l'Enfance n'est pas en reste, elle subit de plein fouet la prétention de la "bonne gouvernance". Pour mémoire, c'est un terme de l'ancien régime qui avait été banni par la République et qui nous revient à bas-bruit par de prétendus républicains.
Depuis quelques années, la MDE en vient à accueillir nombres d'enfants victimes de la société libérale : les "incasables", relevant de la PJJ ou de la psychiatrie. Cette vielle et respectable institution, depuis la goutte de lait, est censée répondre aux problématiques familiales diverses avec une perspective pour les enfants et familles concernées.
Le profil des nouveaux pensionnaires obligés, est à l'image des grandes difficultés de la société Guadeloupéenne. Les fugues sont légion, les mutineries sont récurrentes contre les équipes éducatives, la violence est en grande évolution et pour couronner le tout, la loi hospitalière (applicable à la MDE) impose les portes dites anti-panique qui sont de véritables portes ouvertes à tous ceux qui auraient un quelconque intérêt à rendre visite aux pensionnaires sans passer par l'encadrement éducatif (Libre circulation oblige !).
Les agents de la MDE, en unité syndicale (CGTG-UGTG), se sont mobilisé pour dire stop après l'accueil de deux jeunes qu'ils estiment ne pas relever de la mission de la MDE. Ils sont en droit de retrait et attendent de leur Direction, une réponse claire. Face aux menaces de la Direction, le personnel maintient son mouvement jusqu'à nouvel ordre.
La FSAS-CGTG soutient l'action des agents de la MDE et exige que la Direction et le Département prennent les mesures qui s'imposent pour offrir aux professionnels de meilleurs conditions de travail dans l'intérêt de la jeunesse Guadeloupéenne en danger.