Hier, sous les coups de midi, nous perdions notre camarade Edouard ZOU. Et c'est quasiment sous les mêmes coups de midi de ce jour que nous perdons une autre et valeureuse camarade : Jocelaine LOUSSASA-CHIPOTEL.
Née à Saint-Claude, le 15 Juillet 1952, elle affirmait avec caractère ses origines Gourbeyriene, du quartier de Saint-Charles, où elle passa l'essentiel de son enfance. Elle aimait à dire être de la plus belle commune de la Guadeloupe, dans son humour débordant de taquinerie.
Dans les années 1970, elle entreprend la formation d'éducatrice spécialisée qu'elle réussie brillamment, en forte tête. Elle fait partie, alors, des premiers intervenants éducatifs de la Guadeloupe et là commence son militantisme politique et syndical. Mais elle décide, pour des raisons familiales, de partir sur Paris en 1976.
Elle rejoint la pédopsychiatrie de la Pitié-Salpêtrière et la C.G.T. pour finir par y devenir un cadre incontournable sur les questions de l'outre-mer et des sujets de politiques générales. Henry KRAZUCKI et Georges SEGUY avaient grande confiance en ce petit bout de femme qui ne cessait d'étonner de par son culot et son dynamisme.
C'est grâce à son combat sans relâche, déjà initié par son prédécesseur à la commission DOM de la C.G.T.(Stéphane JACOB), que les originaires des DOM-TOM ont droit, aujourd'hui, au congé bonifié. Ce n'est, là, qu'une partie des nombreuses batailles qu'elle a mené durant son séjour en région Parisienne.
En 2002,elle revient sur son île pour remplacer, à nouveau, le camarade Stéphane JACOB mais cette fois à la tête de la Fédération Santé de la C.G.T.G. tout en étant rattaché à l'Hôpital local de Capesterre-Belle-Eau. Son arrivée impromptue surprendra plus d'un au point qu'elle sera même considérée comme une parachutée mais elle en riait encore il y a peu.
Elle ne vas pas tarder à mettre tout le monde au travail pour faire de la FSAS une structure dynamique et reconnue sur la place. Nombre de dossiers lui valent d'avoir trouvé une issue positive comme le financement bloqué du chantier du C.H.G.R. ou, aux côtés du camarade Edouard ZOU, le dossier des 20 et 30% de bonification salariale dans les organismes sociaux.
En 2006, la maladie avait commencé à la guetter pour finir par la dominer petit à petit. Sa force de caractère et son engagement lui a permis de résister une décennie durant au nénuphar de la mort, comme disait si bien Boris VIAN. A notre congrès de 2013, elle passait la main tout en demeurant présente et vigilante auprès de la nouvelle équipe dirigeante et ce, malgré le nénuphar.
S'il faut vraiment des mots pour signifier et symboliser Jocelaine, le dictionnaire de la lutte demeure trop menu. En vérité, Jocelaine était une force de la nature qui entrainait tous ceux qu'elle aimait, avec conviction et sans peur, à marcher sur le feu ardent sans brulures ni blessures. Avoir vécu cela, avec elle, était plus qu'une initiation au vrai sens de la vie.
Adieu Jocelaine, Merci Jocelaine ! Tu étais pour nous une leçon de vie personnifiée.
A son époux, José, et à ses fils, la FSAS-CGTG fait part de tout son soutien et de toute sa solidarité.