Né en septembre 1921 à Pointe-à-Pitre, Guadeloupe - mort le 26 avril 2005 aux Abymes, Guadeloupe - est un érudit guadeloupéen. Véritable passionné de connaissances, il a été tour à tour, militaire, chercheur en biologie et botanique aux connaissances inégalées, historien puis conteur. Tous les témoignages sur cet homme populaire sont unanimes. Décrit comme une figure humaine emprunte d’une grande gentillesse et d’une grande humilité, il s’est imprégné, pendant toute sa vie, de l’essence de disciplines très diverses en gardant toujours en tête, un seul objectif : le partage de ses connaissances. En 1939, il a dix-huit ans quand il intègre la marine nationale et participe à l’opération du débarquement de Normandie. Le 6 juin 1944, au large des côtes normandes, Guy Cornely, avec 50 autres soldats français, fait partie de l’équipage du Courbet, un grand bâtiment de la marine française Après être revenu sain et sauf au pays, il se prend d’affection pour la flore de son île. Il épouse la carrière de botaniste, naturaliste, mais il est également très connu comme un parasitologiste très actif. À partir de l’année 1944, il travaille à l’Institut Pasteur de la Guadeloupe, établissement au sein duquel il prend une part active dans la lutte contre les maladies qui frappent durement la population guadeloupéenne, notamment la Bilharziose mais aussi la maladie appelée « maladie du gros pied ». C'est de lui que viendra l'idée d'user et de généraliser l'usage des petits poissons « Golomin » pour lutter contre les larves de moustiques. Son parcours ne s’arrête pas là. Véritable touche-à-tout et passionné par son pays, il avait l’art de captiver l’attention, et s’était improvisé conteur. Au contact de Vélo, tanbouyé (joueur de tambour) de talent, il s’était improvisé chanteur et avait composé avec celui-ci un morceau de Gwoka figurant dans l’album « Nostalgie Caraïbes » Il avait aussi développé depuis toujours son goût pour l'écriture et s’était lancé dans la publication d’un recueil intitulé L’enfant pour lequel il avait reçu le prix Alizé en 2003. Max Rippon, poète guadeloupéen et auteur de nombreux recueils de poésie, décrivait les poèmes de Guy Cornely comme étant « des textes du terroir, des paroles de soubassement avec une grande magie de quelqu’un qui connaît le pays dont il parle, et qui fait l’inventaire des racines jusqu’au dernier degré et qui tutoie chaque roche, chaque fossile, chaque tesson. » .
Quelques jours avant sa mort, il participait au tournage du documentaire que réalise Euzhann Palcy en collaboration avec gérard César sur les dissidents pendant la deuxième guerre mondiale. Vers la fin du tournage la semaine dernière, pressentant sa mort de façon imminente, il a fait part à la réalisatrice, de la prémonition qu’il ne verrait certainement pas le documentaire achevé et a émis le souhait que tous ses amis puissent regarder ce film. Trois jours après, le mardi 26 avril 2005, il s’éteignait au centre hospitalier de Pointe à Pitre où il se faisait soigner depuis peu.
D'après France-Antilles et Guadeloupe Première.