La psychiatrie est depuis longtemps le parent pauvre de la santé en Guadeloupe. La situation est catastrophique au CHU : presque plus de médecins, toujours moins d'infirmiers, chambres détériorées, urgences indignes, CMP dégradés, etc
Au CHM, pour faire de l'excédent on compresse le personnel, on préfère construire des archives plutôt que réparer les locaux de soins, c'est le royaume de l'arbitraire.
Et on interne deux fois plus qu'en France... pendant qu'en 10 ans près de 100 soignants ont disparu...
Les solutions sont renvoyées à la constitution d'un établissement hospitalier unique (un Etablissement Public de Santé Mentale EPSM). En attendant, on laisse pourrir.
Nous avons soutenu la création d'un EPSM pour la Guadeloupe, pour mettre en oeuvre un Projet Territorial (PTSM) avec des moyens garantis par un Contrat Territorial de Santé mentale avec l'ARS. Mais nous ne pensons pas qu'une organisation administrative quelconque soit une solution. La solution, ce sont des moyens suffisants, et des professionnels respectés.
DES ADMINISTRATIONS IRRESPONSABLES
Il y avait consensus pour un EPSM qui devait améliorer la santé mentale en Guadeloupe. L'ARS tergiverse : elle donne l’impression de ne pas savoir faire ! Elle attend l'avis d'avocats parisiens sans savoir où aller, ni comment y aller..., si au football le contrepied est productif, ça ne marche pas pour la conduite de projet !!!
Il devait y avoir un processus participatif : le comité de pilotage ne se réunit pas ou pour rien.
La communication promise en direction des personnels est inexistante.
Il devait y avoir des négociations sur le projet social, rien n'a commencé. L'ARS n'a pas répondu à notre lettre ouverte. Le groupe de travail sur les ressources humaines ne s'est jamais réuni, ou alors sans une partie essentielle de ses membres : NOUS. Et pour semble-t-il redéfinir pour la nième fois la méthodologie. L'ARS et les directions changent les règles du jeu en catimini. Peut-on avoir ENCORE confiance ?
ÇA SUFFIT!
Les personnels ne sont pas des marionnettes! Les médecins ne sont pas des pantins! Les infirmiers ne sont pas des "exécutants". Rien ne se fera sans nous, et encore moins contre nous.
Nous demandons l'ouverture de négociations sur la base de nos exigences:
- Création d'un EPSM doté d'instances représentatives de l'ensemble du personnel
- Dotation de l'établissement des moyens nécessaires en finances, en matériels, en personnels médicaux et non médicaux
- Reconstitution de la dotation de financement de la psychiatrie du CHU (amputée au profit des autres services du CHU, et par l'ARS)
- Négociation des effectifs sur la base minimale des effectifs de référence des services de soins
- Financement par une enveloppe spécifique des surcoûts prévus pour organiser les nouvelles fonctions support sur 2 sites.
- Affectation des personnels sur la base du volontariat.
- Conditions de recrutement et de gestion des ressources humaines sur la base des meilleures conditions de la législation ou des accords locaux
- Titularisation des contractuels
- Organisation des service participative et respectueuse des personnels; négociation d'un projet social, fondé sur la justice et non l'arbitraire, conduit par un DRH de plein exercice
- Signature d'un protocole d'accord avec les organisations syndicales
Sans ouverture immédiate des négociations, nous avertissons : aucun EPSM ne se fera contre ses personnels, et sans leurs représentants.
En l’absence de réponse sur tous ces points nous suspendrons toutes nos participations aux différents groupes de travail. Nous n’accepterons pas une usine à gaz improvisée, ni une dégradation des soins.
SPH/CGTG ; le 1 juin 2017