Depuis l'arrivée de la nouvelle Direction et du nouveau Président à la KAHMA, force est de constater que le fondement Associatif qui animait l'association - la Présidence - le Conseil d'Administration et la Direction d'alors, n'est plus. Tout semble aller pour faire table-rase du passé et éliminer tous ceux qui donnaient du sens au projet associatif.
Mais où est le Conseil d'Administration pour contrôler le Président et le Directeur général qui se sont érigés en démiurges dans la toute puissance sans aucunes orientations stratégiques claires. La seule boussole que nous ayons est une pratique médiévale de maîtres d'habitation où l'on coupe les pieds du servile qui tente de s'enfuir.
Nul ne sait vraiment qui préside et qui dirige, pas de frontière entre les deux fonctions car l'un a besoin de l'autre comme l'ouragan a besoin de la mer chaude pour forcir. Il n'empêche que le premier est bien placé, de par son métier, pour savoir que sa responsabilité est engagée face aux décisions du deuxième.
A quoi assiste-t-on ? La responsabilité professionnelle des salariés est toujours mis en avant pour culpabiliser ces derniers mais lorsqu'il faut affronter les siennes, on se cache derrière les lois macroniennes (Macron, rien que Macron) pour ne pas discuter et corriger le tir.
Notre fédération a demandé une rencontre bilatérale pour faire le point sur des sujets récurrents et graves pour certains. La demande était adressée à la Présidence mais c'est la Direction qui répond, après avoir fait signer la Présidence, en sélectionnant les sujets à sa guise.
C'est à se demander si dorénavant la KAHMA s'était transformée en Société Anonyme avec un PDG et un actionnaire principal. Apparemment la plupart des points que nous souhaitions soulever relèveraient de la DUP et ces messieurs ne pouvaient se mettre en "situation juridiquement contestable" puisqu'il faut tenir compte des autres organisations syndicales représentatives.
Sauf que lors de ces réunions de DUP ou de CE, voire de CHSCT, les élus sont menés en bateau par des réponses imprécises. Nous aimerions poser une question de taille : légalement, la Direction ne peut assister aux réunion de CE qu'avec l'accord de ce dernier et en tant qu'expert du Président, répondant donc à des questions précises : Que fait la Direction de manière intempestive dans ces réunions, la Présidence est-elle si en difficulté pour avoir besoin de cette présence permanente ?
Cette question est d'importance car elle montre bien que la loi est utilisée à bon ou mauvais escient selon qu'il arrange ou dérange. Les points que notre fédération et notre section souhaitaient traiter étaient :
- La problématique de la subrogation au sein de la KHAMA : Voilà une situation qui perdure et où les salariés sont pris en otage par l'interprétation fallacieuse et confusionniste de la Direction de deux articles de la convention collective qui traitent d'arrêt maladie et d'accident de travail.
- La mutuelle d'entreprise (négociations) : Si nous avions mis entre parenthèse la notion de négociation c'est que nous comptions demander à quel point en est cette négociation depuis la loi sur la mutuelle d'entreprise et l'avenant 328 de la CCN 66.
- Le repos compensateur (Disparité de son application entre les deux MAS) : Comment peut-on avoir deux structures similaires, qui plus est à une encablure l'une de l'autre, et deux politiques différentes.
- Protocole de dispensation des médicaments : On engage la responsabilité personnelle des salariés sous prétexte d'une interprétation très large de l'article L.313-26 du Code le l’Action Sociale et des Familles. Les MAS reçoivent des personnes qui relèvent d'une médication particulière voire dangereuse si le dosage n'est pas suivi par un personnel médico-soignant qualifié. Il nous a paru nécessaire de réclamer la mise en place d'un protocole.
- Protocole d'accompagnement des résidents à l'extérieur : Un problème qui engage aussi la responsabilité des salariés. Envoyer un salarié seul avec un résident à l'extérieur est une faute grave. Imaginons une panne sérieuse, un accident ou un malaise du professionnel, qui est responsable de ce que peut faire le résident livré à lui même ? Nous voulions demander un protocole pour organiser ces sorties.
- Situation des salariés relevant du handicap (L'Accessible) : ce personnel est en grande souffrance alors qu'il relèvent déjà du Handicap quelle orientation pour cette structure ?
- La politique de promotion interne : Nous avons déceler un copinage dans les choix qui sont faits dans la politique de promotion interne. Il vaut mieux être larbin ou complètement s'effacer pour en bénéficier.
- Libertés syndicales : La Direction traine des pieds pour que locaux et matériels soient mis à la disposition de notre section. La loi est pourtant claire là-dessus !
- Divers : Nous avons repérer un fort pourcentage de collègues mis en difficulté par l'équipe de Direction. Des pressions psychologiques qui conduisent à des démissions, ruptures, maladie et plus récemment notre malheureuse camarade décédée sur son lieu de travail. Nous comptions interpeller la Présidence sur ces situations mais sans succès. De même, nous avons constater que certains résidents avaient le "droit" de violenter les professionnels sous prétexte que c'était grâce à eux si la MAS existe ou encore que les professionnels devraient reconsidérer leur posture : du grand n'importe quoi pour cacher les insuffisances de certains cadres.
La FSAS-CGTG n'a jamais cherché à négocier et signer en catimini quoique ce soit mais voulait faire prendre conscience de la gravité de ce qui se passe à la KAHMA. Dans leur tour d'ivoire, la Direction et la Présidence (ou inversement) ont estimé qu'ils ne pouvaient discuter que sur deux points : les libertés syndicales et la promotion interne. Dans sa dernière livraison, la circulaire interne de la Direction nous "invite" déjà à ne pas faire de polémiques inutiles après le décès de notre camarade. La CGTG n'a aucune leçon de conduite à recevoir et sait ce qu'elle a à faire. Espérons que les dirigeants, eux, seront assez intelligents pour ne pas attendre d'autres drames et enfin comprendre qu'ils ne dirigent pas la KAHMA-SA.
La FSAS-CGTG est désormais à l'offensive et ne laissera plus personne toucher à un cheveux de ses mandants sans répondre là où il faut. C'est de la responsabilité de l'employeur de veiller à la sécurité et aux bonnes conditions de travail des salariés. Plutôt que d'être responsables, les dirigeants préfèrent faire l'autruche et chercher des fautes "professionnelles" pour accuser les salariés et cacher l'incompétence de certains... Nous saurons dénoncer des pratiques indignes.
Sa-y pè pa pè,
tout boko ni met a-y !
Le Moule, le 02 Octobre 2017