En Janvier 2017, dans un tract, nous nous interrogions sur la posture des politiques dans ce jeu ; " Quant à nos responsables politiques, les mêmes qui siègent aux Conseils de surveillance, ce sont des arrangements et autres basses stratégies qui sont leur lot quotidien, assassinant ce que leurs prédécesseurs ont peiné à mettre en place, où sont passé les hommes d'Etat (Alexandre-Isaac,Valentino, Lacave, Girard...) qui défiaient le pouvoir central dans l'intérêt de la Guadeloupe ? Ce plan est fait sous la pression des directives européennes qui poussent, à marche forcée, à la privatisation des services publiques....22 000 postes sont en sursis sur toute la France, pour la suite de ce détricotage...".
Notre diagnostic était le bon et sommes contraints de constater l'incapacité de nos responsables politiques à défendre les intérêts de la population Guadeloupéenne. Nous sommes dans un pays archipélagique avec des risques majeurs importants (Séisme, volcanisme, cyclones, submersions), une population prétendument vieillissante vers un pic prévu pou 2040, une jeunesse à 30% de chômage et embourbée dans des addictions diverses et une violence hyper médiatisée. Tout comme la jeunesse qui est acculée aux petits boulots ou stages - seuls face à leur destin, nos retraités sont souvent seuls face à leur fin de vie. Dans ce contexte, nos responsables politiques, singulièrement la Présidente du Conseil Départementale et la Présidente du Conseil de surveillance du CHGR, par ailleurs Conseillère Départementale des Abymes et présidente des affaires sociales, sont en train de livrer la prise en charge des personnes âgées à la politique réductionniste de la Macronnie. Malgré nos alertes et nos demandes de rencontres, il semble bien que l'organisation majoritaire que nous sommes au CHGR ne les intéresse pas.
Pendant une année, l'ancien Directeur Général du C.H.U., Jean-Claude Pozzo di Borgho, a tenté de nous convaincre du bien-fondé de ce rapprochement sans succès et pour cause : il n'a jamais su nous démontrer comment nos ainés pourraient bénéficier à moyen et long terme d'une prise en charge efficiente alors même que, de nos jours, les simples conventions entre les deux établissements ne fonctionnent aucunement. Mais lui, au moins, a tenté ! Aujourd'hui, le nouveau D.G. du CHU est installé depuis quelques mois avec la même lettre de mission en main mais n'a jamais daigné vouloir nous rencontrer pour nous exposer clairement les choses. Tout se passe dans le secret des bureaux, à l'abri des regards indiscrets mais avec la complicité des mêmes qui ont aidé la fusion du Camp Jacob et de Saint-Hyacinthe pour pondre le CHBT que l'on connait aujourd'hui. Nous ne nous inviterons pas dans leur bal car nous avons bien compris qu'ils font leur messe noire avant.
Nous ne sommes pas dupes, tout ce qui est fait depuis tantôt c'est pour tâter le terrain et juger de l'opportunité de lancer le filet de la Direction commune, prélude au phagocytage du CHGR. Ce vendredi 16 Février 2018, nous a appris la création d'un collectif s'affirmant pour la défense du Centre Hospitalier Universitaire de la Guadeloupe. Ce collectif dit représenter, notamment, des syndicats et même l'ensemble du personnel du CHU aux côtés de médecins exerçant au sein du CHU. La naissance de ce collectif serait fondée sur la nécessité d'obliger la Direction du CHU et les autorités sanitaires (ARS) à clarifier leurs intentions quant à une possible délocalisation des services de la tour sud du CHU après un retour express, suite à une première délocalisation conséquence de l'incendie de Novembre 2017.
La FSAS-CGTG et le syndicat CGTG-CHUPPA, n'ont jamais été conviés à participer à ce collectif. Par contre, la FSAS-CGTG est parfaitement consciente de la nécessaire solidarité inter-hospitalière qui doit prévaloir en pareille circonstance. Les collègues, mais aussi les patients, des services de la tour sud méritent une prise en compte de leurs difficultés et souffrances dues aux conditions révélées par l'incendie mais pas seulement. Nos camarades du syndicat CGTG-CHUPPA se sont, à maintes reprises, positionné contre le retour immédiat des services concernés sans les garanties nécessaires. Des décisions ont été prises par les autorités sanitaires en dépit des avertissements de nos camarades, singulièrement dans les instances du CHU.
La FSAS-CGTG entend, sur les ondes et par "radyo bwapatat", des responsables politiques et des "défenseurs de la santé en Guadeloupe" se prononcer pour la possible délocalisation de 317 lits, en un tour unique... vers le nouveau CHGR de Palais-Royal, aux Abymes. La FSAS-CGTG, et sa section du CHGR, ont eu l'occasion de mettre en exergue le risque que pouvait faire peser la proximité de Palais-Royal avec le futur CHU de Perrin, ainsi que tout rapprochement administratif entre les deux Centres Hospitaliers (voir projet de Direction commune). Mais nous ne pourrons nous à résoudre au simplisme qui voudrait faire basculer 317 lits du CHU sur Palais-Royal, soit quasiment la capacité réelle de cet établissement flambant neuf sans un cadre et une date butoir claire.
La FSAS-CGTG rappelle que c'est son combat permanent, contre l'ARH de l'époque et l'ARS lui succédant, qui a permis que Palais-Royal sorte de terre. Que de sacrifices du personnel au service des personnes âgées pendant des années, permettant une capacité d'autofinancement de plus de 10 millions d'€ et un militantisme sans relâche pour conquérir le bouclage du budget. Tout cela sous la risée de certains qui prétendaient que ce n'était pas le "job" des syndicats que de trouver les moyens indispensables. Si la FSAS-CGTG s'est engagée sur ce dossier c'était pour que soit créé le fameux secteur gériatrique en Guadeloupe, autour du CHGR, afin de prendre en charge le vieillissement annoncé de la population à l'horizon 2030. Mais c'est aussi pour générer les emplois indispensables à cette nouvelle donne sociale. A ces titres, elle en garde une grande fierté tandis que d'autres lorgnent !
Mais depuis une trentaine d'années, et encore pire depuis l'ère Sarkozy, c'est la rigueur et le désossement des services publiques hospitaliers qui sont légion à contre courant des besoins et de l'évolution des problématiques sanitaires.
En conséquence, la FSAS-CGTG se soustrait de tout choix schizophrénique entre l'intérêt du CHU et celui du CHGR, alimenté par des non-dits et soutenu par des responsables politiques qui ne semblent pas se projeter dans l'avenir. La FSAS-CGTG estime que des lits (une cinquantaine) sont prévus et réservés pour le SSR du CHU au sein du CHGR (ERSI) et que le CHU doit pouvoir surseoir le déménagement de son SSR et utiliser ces lits à seule fin de gérer la délocalisation partielle et ponctuelle de sa tour sud en complétant les lits restants sur le C.H. de Capesterre, outil encore sous-utilisé. Cela doit permettre le déroulement correct du déménagement du CHGR de Morne Vergain à Palais-Royal sans mettre en péril le développement du secteur de prise en charge des personnes âgées.
Toute autre orientation ferait la preuve de la juste analyse que faisait, il y a peu, la FSAS-CGTG sur le plan occulte de l'Etat de se désinvestir dans la construction du nouveau CHU de Perrin en limitant ce dernier au minimum "syndical" (services de pointe ?) tout en récupérant Palais - Royal pour les moyen et court séjour. Les deux étant, à vol d'oiseau, à peu de kilomètres. Si nous acceptons cela, nous perdrons sur les deux tableaux : Plus de projet publique de prise en charge de nos ainés et un CHU exsangue qui risque d'être rattaché au CHU de la Martinique... Un projet dans ce sens circule déjà sur les bureaux des ministères. Admettons que ce soit provisoire, installer 317 lits de patients dits "chauds" (pathologies lourdes) c'est gérer du nosocomial... Il faudra donc prévoir une désinfection totale avant l'entrée (enfin) des résidents âgés et à quel prix ? Mais peut-être que ceux qui veulent investir totalement Palais-Royal n'ont d'intérêts que de rabaisser le niveau des lots du nouveau CHU et justifier l'alliance CAPITAL-TRAVAIL dont nous avons été témoin via les médias en Novembre 2017 ?
Quel projet pour le secteur gérontologie et la spécialité gériatrie en Guadeloupe ?
Un préalable est nécessaire sur le soi disant "manque de moyens financiers". On nous rétorque souvent, pour ne pas agir là où il faut agir, que c'est la crise partout et qu'il n'y a plus d'argent à distribuer. Concomitamment, on laisse fuir la richesse par deux biais : les avantages fiscaux (moins d'impôts) pour les riches et l'évasion fiscale (circulation libre des capitaux vers des paradis). Nous rappelons que ni le peuple ni les travailleurs ne sont responsables de la crise financière et de l'endettement de l'Etat et des collectivités. Ce sont les politiciens qui se sont soumis aux pouvoirs financiers (Loi Pompidou de 1973) et ont abandonné l'action publique au profit du privé. Par contre, les travailleurs qui ont un salaire font vivre l'économie de par leurs impôts et consommations quotidiennes. Quant au trou de la sécurité sociale, En 2011, la Cour des comptes, dans son rapport annuel, a souligné que les frais de gestion des organismes de sécurité sociale représentaient seulement 3% des dépenses totales de la Sécurité sociale, soit 10 milliards d’euros. Ces chiffres montrent que le déficit de la Sécurité sociale est principalement causé par une insuffisance de recettes (essentiellement les avantages donnés aux grosses entreprise pour soi-disant créer des emplois mais que l'on ne voit jamais). Le trou est donc une arme volontairement créée et entretenue pour détruire la sécurité sociale et redonner aux assurances privées le marché qu’elles ont perdu en 1946. Le « prétendu trou de la Sécurité Sociale » n’existe que pour nous culpabiliser, et imposer le retour aux assurances sociales privées.
La paupérisation de la population, le chômage des jeunes et le mal-vieillir d'une grande partie de cette population n'est le fait que de mauvaises décisions politiques démontrant l'incapacité de nos décideurs à voir plus loin que leur prochaine élection. Il s'agit, maintenant de préparer demain en tenant compte de l'existant mais il n'est pas question que ce soit toujours les mêmes à se serrer la ceinture. Dans notre mémorandum de 2016, nous mettions l'accent sur la nécessité d'avoir une véritable "filière gériatrique" autour du CHGR en tenant compte de tout le secteur gérontologique comprenant tous les acteurs : EHPAD, Services à la personne, SSIAD, HDJ spécialisé... Un nouveau plan Régional de santé est en cours avec une ligne prédéfinie par l'Union Européenne et une loi sur le vieillissement, qui date de janvier 2015, peine émerger si ce n'est pour imposer des CPOM quinquennaux à seule fin de contraindre à la réorganisation du secteur par la disparition des plus faibles. La vertu comptable avancée est un leurre.
I ja lè pou yo aresté pwan nou pou kouyon a yo !
Plutôt que de définir un véritable projet à long terme, tenant compte des risques de l'archipel et des réalités démographiques actuelles et à venir, on veut nous imposer une prise en charge discount sous le fallacieux prétexte qu'il n'aurait pas d'argent. Rien que le projet Macronien de suppression de la taxe d'habitation est une nouvelle entourloupe pour asphyxier les Conseils Départementaux et les conduire à céder la place aux Conseils Régionaux. Quant à ces derniers - sous la coupe directe de l'Union Européenne, ils sont déjà dans une logique d'aide aux seules entreprises privées, le social et le médico-social - et encore plus la santé - devront se plier aux "exigences économiques" pour bénéficier d'aides si nous les laissons faire. La FSAS-CGTG ne sera pas complice de cette déconstruction du sanitaire Guadeloupéen et ne saurait se positionner que dans l'intérêt absolu du soin et de la population en exigeant des moyens pour un vrai nouveau CHU et un vrai secteur de prise en charge de la problématique la plus grave qui vient à nous : le grand âge. Entre les deux, des solutions existent sur tout le territoire Guadeloupéen pour pallier aux difficultés ponctuelles du CHU.
QUITTE A NOUS REPETER, NOUS REAFFIRMONS :
LA COOPERATION OUI, LA FUSION NON !
Et notre positionnement est un positionnement responsable, nous refusons l'idée de monter les agents du CHU contre les agents du CHGR (ce qui serait d'une stupidité absolue et ferait le jeu des autorités), ni de sombrer dans la solution facile d'une "obligation de solidarité" (ce qui démontrerait que nous n'avons pas de vision à long terme). Oui, nous sommes pour une solidarité inter-hospitalière mais dans un cadre fixé et dans l'intérêt général de tout l'archipel Guadeloupéen.
Les autorités sanitaires (Ministère de la santé, ARS et partiellement Conseil Départemental) sont seuls responsables, de par leurs décisions antérieurs, de la situation sanitaire d'aujourd'hui. Les responsables politiques sont complètement dépassés par les événements car ils ne pensent qu'à être réélus. Ce qui se passe au CHU, après l'incendie de Novembre, est la conséquence de l'imprévoyance et des choix politiques. Les responsables doivent payer :
- En réhabilitant la tour sud du CHU,
- En finançant entièrement le nouveau CHU,
- En basculant le CHGR à Palais-Royal comme convenu,
- En Développant un véritable projet pour le secteur gérontologique et gériatrique,
- En cessant les fusions-disparitions d'Hôpitaux.
- En mettant en place une coopération inter-hospitalière.
Agents DU C.H.G.R.,
POPULATION DE LA GUADELOUPE !
TOUS ENSEMBLE ET DEBOUT POUR ARRACHER UN VERITABLE SECTEUR GERIATRIQUE ET GERONTOLOGIQUE AUTOUR DU CHGR ET UN VRAI NOUVEAU CHU POUR FAIRE FACE A L'AVENIR !
NOS ANCIENS ET NOUS-MÊME EN ONT TOUS BESOIN !