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Véyatif

Véyatif

Fédération Santé et Action Sociale (FSAS-CGTG). " Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ". Bertolt BRECHT


Droit de réponse à la rédaction du Courrier de la Guadeloupe

Publié par FSAS-CGTG sur 9 Avril 2018, 22:14pm

Basse-Terre, le 09 Avril 2018

 

A

M. Pierre-Edouard PICORD

Directeur de Publication

" Le Courrier de la Guadeloupe"

            Monsieur le Directeur de Publication,

 

            Notre organisation syndicale a lu avec un intérêt certain le numéro 258 de votre hebdomadaire, " Le courrier de la Guadeloupe", où vous exposez la situation sanitaire de la Guadeloupe depuis l'incendie du C.H.U. en Novembre dernier. Ce qui nous a interpellé, particulièrement, c'est votre éditorial nous semblant bien partisan en dénonçant nos camarades de notre section du C.H.G.R. qui auraient, selon vous, un "comportement indigne" sur la foi de leur positionnement contre la délocalisation totale des services visés du CHU au sein du site de Palais-Royal.

                                                                                                                                                                  

            Sans aucune investigation auprès de nos camarades, et surtout des agents et des résidents du CHGR, vous vous instituez en gardien du temple de l'intérêt général balayant, au passage, l'éthique même de ce que vous affirmez être : un journaliste. Puisque - selon vous - l'indignité sied à la CGTG-CHGR, souffrez que toute la CGTG doute de votre objectivité. Nous pouvons diverger, et nous acceptons qu'on nous démontre notre erreur, mais rester justes.

 

            En effet, nous sommes surpris de votre parti pris quand nous lisons, mots pour mots, les propos des membres d'une autre organisation syndicale embusquée derrière un collectif pour "assurer son confort" (dixit vous même) électoral en Décembre 2018. Vous affirmez que nos camarades oseraient "prétexter que les locaux neufs de Port-Royal sont la chose du personnel du Centre qui a lutté afin de les obtenir " ce qui est - à vos yeux - une hérésie.

                               

            Notre organisation syndicale, en organisation majeure et responsable depuis ses sections jusqu'à sa Fédération en passant par sa Confédération, n'a jamais lésiné sur la structuration claire de ses positions  pour les faire valoir publiquement et par écrit. Nous nous interrogeons, donc, sur vos sources quand nous savons que tous nos lettres ouvertes, communiqués de presse et tracts sont l'émanation d'une réflexion collective, prospective et objective, en tous cas selon notre objectivité militante. Car nous assumons toujours nos écrits, ce qui nous a d'ailleurs coûté un lourd procès, il y a encore peu.

                                        

            Aussi, nous vous mettons au défi de démontrer que serait développée l'idée, de par l'un de nos écrits, d'une quelconque possessivité outrancière de nos camarades du CHGR quant aux murs de Palais-Royal. De telles assertions doivent être étayées et nous tenons à votre disposition, tous nos écrits (et non des montages d'intermédiaires ou de whatsapp) depuis le 29 Novembre 2017, afin de les vérifier point par point. Par contre, cette possessivité s'est clairement exprimée lors de plusieurs rencontres avec l'ARS mais ne venaient pas de nous mais bien de votre source unique (sé biten an nou !) qui fait tout, sans jamais l'écrire, pour une Direction commune entre le CHU et le CHGR, malgré l'échec patent de ce genre d'initiative partout en France et plus singulièrement avec Marie-Galante.

 

            De quoi s'agit-il en vérité ? Le positionnement développé par nos camarades du CHGR n'est pas, comme vous dites si superficiellement, une hérésie mais un long cheminement dans l'intérêt supérieur de la prise en charge des personnes âgées de la Guadeloupe. L'hérésie est une vue de votre esprit sur une base à nous démontrer. En érudit, vous devez savoir que notre population vieillit et que les problématiques et pathologies futures seront en grande partie la conséquence de cette sénescence populationnelle. C'est aussi un état de fait sur le plan National au point que la Gériatrie vient d'être reconnue comme une spécialité à part entière.

 

            Les professionnelles de la gérontologie, au sein du CHGR, ont longtemps milité pour la construction d'une nouvelle structure gérontologique pour répondre à ce besoin pressant. La section CGTG du CHGR a accompagner ce personnel jusqu'à s'investir pour trouver les fonds nécessaires au bouclage du projet, tout cela sous les railleries de vos informateurs qui traitaient la CGTG de "Sendika a Dirèktè". La CGTG (et les agents du CHGR) militent, donc, à élaborer un vrai projet de prise en charge sanitaire de la personne âgée tout comme elle le fait pour que la psychiatrie soit territorialisée pour optimiser la santé mentale en Guadeloupe.

           

            Mais voilà, des intérêts convergents de certains politiciens et syndicalistes, sans aucune ambition et perspective pour ce pays, ont trouvé dans le malheureux incendie du CHU l'opportunité de mettre le grappin sur "du neuf" sans penser à demain. Car, et faut-il vous le marteler puisque vous n'avez pas daigner venir vous désaltérez à la source cégétégiste, nous estimons et réitérons que livrer tous les bâtiments de Palais-Royal au CHU c'est, non seulement mettre en péril le secteur sanitaire autour de la personne âgée, mais aussi et surtout générer un retournement de l'Etat dans son financement du nouveau CHU de Perrin en nous octroyant une structure à minima, indigne d'un vrai CHU. Et nous sommes là dans notre vrai rôle de contributeur social, même incompris par vous, et non dans notre "petit confort".

 

            Notre analyse est discutable mais vaut son pesant d'or pour l'avenir sanitaire d'un pays balayé par des risques naturels divers et des problématiques sanitaires incertaines. Sauf votre respect, vous même êtes amené à vieillir et nous espérons, alors, que vous ferez votre mea culpa devant l'effigie de la CGTG en comprenant, enfin, le sens de son combat s'il vous est donné d'être brancardé plus de deux jours durant faute de prise en charge gériatrique efficiente. Mais nous préférons croire que non et, ce, grâce à notre contribution. Aussi, et très tôt, notre organisation syndicale (Section CHGR - Syndicat du CHU et Fédération santé) avons décrypté le risque et fait la proposition des structures modulaires et d'une mise à disposition partielle de lits de Palais-Royal, par solidarité hospitalière et sans mettre en péril le projet gérontologique. Permettez-nous de vous rappeler (ou de vous informer) succinctement notre dernière déclaration fédérale constituant le corpus de notre positionnement, y compris au niveau de nos sections :

  • Considérant l'échec patent de la politique sanitaire, singulièrement depuis la loi HPST, en Guadeloupe,      
  • Considérant l'échec de la notion de mutualisation, en lieu et place de la nécessaire coopération inter-hospitalière, utilisée pour faire avancer le plan d'unification hospitalière (G.H.T. Unique).
  • Considérant  la non-prise en compte des problématiques réelles et risques naturels divers de la Guadeloupe dans l'organisation des soins.
  • Considérant  le rapport du BRGM (2012) exposant clairement que la zone géographique la plus sécurisée de la Guadeloupe est le nord-côte-sous-le-vent (de Bouillante à Deshaies).
  • Considérant l'existence de sept (7) établissements Hospitaliers : Le C.H.U., le C.H.B.T., le C.H.C.B.E., le C.H.L.D.B., le C.H.M.S., le C.H. de Marie-Galante, le C.H.G.R. et le tout nouvel E.P.S.M. pour la psychiatrie.
  • Considérant que les hôpitaux publiques existants - y compris ceux qui n'ont pas été utilisés à bon escient - ont tous été en capacité de développer une solidarité inter-hospitalière durant la crise post-incendie du C.H.U..
  • Considérant la capacité réelle mais sous-utilisée du C.H.B.T. dans la gestion de cette crise : Néonatologie en sursis, désert médical en cardiologie malgré l'existence d'un service performant et reconnu, blocs opératoires sous-utilisés...
  • Considérant la capacité réelle mais sous-utilisées des autres établissements : Pointe-Noire  - Bouillante ( Rénovation bâtiments en cours et ouverture prévue de 20 lits à finalité de rééducation fonctionnelle en fin Mars ) - Capesterre ( 40 lits de libres en EHPAD et 15 lits S.S.R. de libres), Marie-Galante (Bloc opératoire existant non-utilisé ) et le CHGR (Palais-Royal où sont prévus 40 lits de SSR sous la responsabilité du C.H.U. et 20 lits d'EHPAD mis à disposition par la Direction).
  • Considérant le positionnement prudent de la CGTG (Confédération - Fédération Santé et Syndicat du CHU) de refuser et de dénoncer, en C.H.S.C.T. et par voie de presse, la relocalisation décidée par la Direction du C.H.U. et l'A.R.S. en Janvier 2018, en dépit des avertissements du Préfet de Région.
  • Considérant les tergiversations continuelles de la Direction du C.H.U. et de l'A.R.S. dans la gestion des services affectés par la présence d'odeurs, voire plus, générant des malaises au niveau du personnel et des patients, au point d'être contredits par un membre du Gouvernement de passage en Guadeloupe.
  • Considérant l'effectivité de ces odeurs et de ces malaises.           
  • Considérant la dernière décision de la Direction du C.H.U., soutenue par l'A.R.S., d'une délocalisation partielle des services en question afin de prétendre à un processus de nettoyage des circuits d'aération.
  • Considérant l'idée circulant d'une délocalisation totale des services concernés sur le nouveau site du C.H.G.R. à Palais-Royal.
  • Considérant l'inadaptation architecturale du site de Palais-Royal à l'accueil d'un service quelconque d'un C.H.U. et du nécessaire transfert des patients et professionnels en gérontologie, du Morne Vergain à Palais-Royal, après avoir été longuement préparés.      
  • Considérant le risque certain qu'il y a de faire une délocalisation quasi-totale sur le site du CHGR - avec des travaux de mise en conformité, décision qui permettrait à l'Etat de se désinvestir sur le projet initial du nouveau C.H.U. en nous livrant une structure minimale au regard de la proximité de Perrin et de Palais-Royal.                             
  • Considérant le second risque que fait encourir une telle décision, c'est-à-dire la mise à l'écart de l'organisation d'un secteur gérontologique et gériatrique au profit uniquement des EHPAD qui ne répondent totalement pas à la réalité des personnes âgées et de leurs familles en Guadeloupe tant au niveau du coût que de la prise en charge en G.I.R. 1 et 2.
  • Considérant le caractère opérant et référentiel du C.H.G.R., qui plus est dans ses nouveaux locaux de Palais Royal, dans le cadre de cette prise en charge spécialisée complémentaire et absolument nécessaire.
  • Considérant les hésitations, si ce n'est le refus, des autorités à faire le choix d'une répartition sur tout le territoire sous le prétexte du coût, alors même qu'elles ne lésinent pas à régler conséquemment des locations de bâtiments et blocs du secteur privé.
  • Considérant que la délocalisation, partielle ou totale, devrait durer plus de dix (10) mois.
  • Considérant que les décisions et dépenses en cours ne doivent, aucunement, obérer la construction du nouveau C.H.U. de Perrin et la mise en place d'un véritable secteur gérontologique et gériatrique en Guadeloupe.

La F.S.A.S. - C.G.T.G., en conséquence, se positionne dans la résolution de cette crise selon ce qui suit :             

  • Contre toute concentration sanitaire mais pour une juste répartition territoriale du soin tenant compte des risques majeurs et des problématiques spécifiques à l'archipel.
  • Pour le rééquilibrage sanitaire du territoire en investissant à bon escient le C.H.B.T.        
  • Pour la construction d'un nouveau C.H.U. plus performant et plus adapté architecturalement.
  • Pour la création d'un véritable secteur gérontologique et gériatrique autour du C.H.G.R. en coopération avec le nouveau C.H.U. et les autres établissements s'occupant des personnes âgées.
  • Pour la délocalisation momentanée des services du C.H.U. subissant les conditions de travail exécrables, voire dangereux, en les répartissant sur le territoire selon les possibilités des sites d'accueil.
  • Au mieux, pour la mise en place d'un hôpital modulaire, non loin du C.H.U., pour les patients dits "chauds" ce qui évitera la dispersion de trop de patients et d'agents.
  • Contre un transfert de lits du CHU uniquement et totalement au sein du site de Palais-Royal.

 

            Où donc voyez-vous un refus de contribuer "à la résolution d'un problème qui concerne la santé de l'ensemble des Guadeloupéens", sauf mauvaise foi ou grand regret de ne pas y voir une signature attendue ? Un de vos confrères, lors d'une émission radiophonique, a eu l'affabilité (pour rester correct) de traiter la CGTG de "Syndicat Mollasson" parce qu'elle ne participait pas au collectif, crime de lèse-majesté ! C'est à croire que certains "amoureux" de ce pays préfèrent le bruit à la raison. Seulement, il faut rétablir une vérité qui est que nos camarades de la CGTG-CHU avaient initié, avec la FGS-FO, la constitution d'un front commun dès le lendemain de l'incendie mais l'idée ne devait, vraisemblablement, venir que des futurs "collectifistes" qui - après avoir refusé - s'empressèrent de faire appel à l'"opinion publique" et quelques médecins pour créer ce collectif non sans la connivence de certains de vos pairs. Nous n'en sommes point frustrés, encore moins offusqués... Grand bien leur fasse mais que l'on accuse pas la CGTG de faire bande à part !

 

            Cependant, que nos arguments (écrits sur tous nos documents) soient repris et relayés par ces pairs, dans le "bébélé" des syndicats rien que pour ne pas nommer la CGTG, cela pose un problème éthique. Le même procédé est repris par des politiciens en mal de virginité intellectuelle et même des "collectifistes" sans jamais nous citer, quelquefois textuellement. Et vous d'enfoncer le clou de votre marteau éditorialiste sans prendre notre attache. La parole et le buzz passeront mais nos écrits feront foi lorsque la Guadeloupe n'aura que ses yeux pour larmoyer sur les conséquences de cette ineptie opportuniste qui prétend que l'intérêt général est de suivre, aveuglement, la pensée uniforme de cette convergence d'intérêts. Un aveuglement qui tétanise même la critique possible de cette "dénonciation" de  mortalités attribuées maladroitement au contexte post-incendie. Mais que sont les antistaliniens devenus ? Peut-être que, finalement, se sont-ils laissés infectés par un peu de stalinite à bon escient ?

 

            A vrai dire, en militants convaincus, nous sommes toujours prêts à être incompris et cela ne nous empêche pas de poursuivre notre chemin, ayant souvent tort d'avoir raison trop tôt. Pour mémoire, la première exigence d'une reconstruction du CHU émanait déjà de la CGTG dès 2005... Toujours sous les railleries des mêmes. Nous ne sommes, visiblement, pas en odeur de sainteté dans ce bas monde de plus-Guadeloupéen-que-moi-tu-meures - seulement de façade - néanmoins nous garderons le cap de la raison et de la réflexion dans l'intérêt général et supérieur de la population Guadeloupéenne, tout en ayant l'humilité de nous savoir dénués de la science infuse.

 

            Vous comprendrez Monsieur, après cette mise au point, que nous ne pouvons que dénoncer votre éditorial et déplorer que vous vous fassiez, inconsciemment nous l'espérons pour vous, la courroie de transmission d'une machinerie mensongère et pré-électorale qui ne dis pas son nom. En tout cas, nous ne pouvons vous laisser jeter publiquement l'opprobre sur nos camarades du CHGR car nous savons avoir fait - avec eux - notre devoir pour ne pas vendre "cette igname brisée qu'est notre terre natale" aux marchands de "bobos" qui veillent au grain et c'est bien çà "être responsable", quoi qu'il nous en coûte. Comme l'a si bien dit, un grand Homme politique Caribéen qui n'a jamais tergiverser lorsqu'il s'agissait de la santé de son peuple, "l'histoire nous acquittera !".

 

            Dans l'espoir de vous rencontrer pour en débattre en toute sérénité,

                       

            Nous vous assurons sans rancune, Monsieur, de nos respectueuses salutations.

        

                                                                              Le secrétaire général,

BELAIR Philippe

 

   

                                                                                                                                                                                             

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