Face au pouvoir anti-populaire de Macron-UE-MEDEF,
L’histoire ne repasse pas les plats !
Alors que le mouvement des gilets jaunes met le gouvernement en grande difficulté et l'a contraint à des premiers reculs, le mouvement syndical ne peut plus tergiverser.
Non seulement les gilets jaunes ont su créer un rapport de forces comme on n'en avait pas connu depuis longtemps, en utilisant des formes de lutte (action reconductible, blocage de l'économie, manifestation nationale à Paris) utilisées avec parcimonie ces dernières années, non seulement il est l'expression des classes populaires qui y participent et le soutiennent de manière écrasante, mais son évolution a mis au premier plan des mots d’ordre bien plus proches des revendications syndicales que des thèmes de l'extrême-droite : refus d'une fiscalité de classe, exigence d'une augmentation du SMIC, des pensions et des minimas sociaux, du rétablissement de l'ISF et plus généralement dénonciation d'un pouvoir de l'oligarchie écrasant par sa politique et son mépris la majorité de la population.
En réalité, le mouvement des gilets jaunes, héritier des grands mouvements populaires de notre pays, exprime à sa manière et avec ses formes d'action l'affrontement de classes en germe dans notre pays depuis des années (et déjà perceptible avec le NON de classe à la constitution européenne en 2005), opposant les couches ultra-privilégiées des gros actionnaires et des grandes fortunes du CAC 40, leurs gouvernement et leur UE à l'ensemble des classes populaires.
Bien sûr, l'oligarchie, dans la tradition des Versaillais, espère pouvoir utiliser les provocations qu'elle laisse faire et met en scène comme à l'Arc de Triomphe et elle compte en dramatisant sur les violences à la fois se livrer à une répression de masse (lycéens agenouillés, des milliers d’interpellation préventive, provocations innombrables…) et discréditer le mouvement pour, comme en 1968, rameuter le parti de la peur.
Mais la situation créée par la puissance inédite de la colère populaire rend envisageable de battre le pouvoir et d'ouvrir une perspective de changement social si l'on parvient à allier révolte populaire, manifestations et grève de masse permettant de bloquer les profits capitalistes.
Salaires, emplois, pensions, services publics, conditions de travail, chômage de masse, fiscalité anti-populaire, privatisations, santé, éducation, logements, transports..., nous sommes tous attaqués par le pouvoir et en situation d’établir enfin le rapport de forces en notre faveur.
Alors que les lycéens et les étudiants se mettent eux-aussi en action contre des réformes iniques, c'est donc dès aujourd'hui qu'il convient de lancer toutes les forces dont nous disposons pour la construction d'une puissante grève générale reconductible. Celle-ci ne se décrète pas, mais elle peut se construire très vite. En déposant des préavis de grève reconductible - à l'image de celui déposée par la CGT fonction publique à partir du 9 décembre -, en organisant immédiatement des assemblées générales interprofessionnelles dans toutes les villes, en renforçant ainsi les convergences gilets jaunes et colère rouge dont le mouvement populaire a besoin pour finir d’ébranler le pouvoir.
L'heure n'est pas aux ententes syndicales au sommet avec une CFDT et un Laurent Berger discrédités par leur honteux appui au pouvoir macronien et leur soutien aux contre-réformes !
Gilets jaunes, rouges, verts, blouses blanches, bleus de travail… dès maintenant, tous ensemble en même temps pour imposer le progrès social ! Tous ensemble pour renforcer le mouvement populaire en cours par l'intervention organisée et décisive des travailleurs en lutte.
Front Syndical de Classe, 15 décembre 2018