Ce vendredi 1er Février 2019, la FSAS-CGTG tenait son premier Conseil Fédéral annuel comptant pour l'an 2019. C'était l'occasion pour les 80 délégués de sections présents de faire le bilan de l'année 2018, d'approuver les comptes financiers fédéraux 2018 et de voter les six résolutions fédérales suivantes :
Résolution n ° 01 : Sur le Groupement Hospitalier de Territoire Unique.
Au début du mois de Janvier 2019, et sans surprise aucune, l'ARS et les Directeurs des hôpitaux de Guadeloupe ont signé l'acte de naissance du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) Unique de la Guadeloupe. La FSAS-CGTG s'est toujours prononcée contre les GHT et encore plus contre le GHT unique car elle considère que, comme toutes les réformes des quatre dernières décennies, les autorités politiques se cachent derrière la « mutualisation des moyens » et « le coût » pour imposer des directives européennes, libérales et austéritaires plongeant la population dans la précarité sanitaire tout en marchandisant les actes soignants. La particularité de la Guadeloupe, dans son caractère archipélagique et son assujettissement aux risques naturels majeurs, exige une vision plus localisée de la prise en charge au risque de se retrouver dans l'incapacité de répondre, aux urgences, d'un point à un autre. La FSAS-CGTG en veut pour preuve, la crise sanitaire générée par l'incendie au CHUG de Novembre 2017. La FSAS-CGTG réaffirme son désaccord avec la création de ce GHT unique.
Résolution n°02 : Sur la création de l’EPSM.( Etablissement Public de Santé Mentale).
La FSAS-CGTG s'est prononcée pour la création d'un établissement unique de psychiatrie en Guadeloupe pour plus de cohérence, sachant qu'avec la sectorisation la prise en charge est uniforme et avec une couverture totale d'un point de vue géographique. Du point de vu strictement sanitaire, il reste à fournir les moyens nécessaires, humains – matériels – médicaux et stratégiques, à cet EPSM afin de lui assurer une longévité et un rôle déterminant dans la prise en charge de la maladie mentale sur toute l'île. Par ailleurs, il est prévu, à l'horizon 2021, l'intégration de cet EPSM au sein du GHT unique. La FSAS-CGTG déclare son opposition à ce projet qui fera entrer la psychiatrie dans le champ des actes commerciaux et appauvrira les moyens d'action contre des maladies souvent générées par une société contraignante et pathogène.
Résolution n°03 : Sur les Contrats Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens CPOM).
La mise en place des Contrats Pluriannuels d'Objectifs et de Moyens (CPOM) est un des moyens de pression budgétaire mis en place pour tendre à la disparition des petites structures au profit des plus grosses voire de structures nationales. Le danger est l'accomplissement des politiques austéritaires et sélectives mettant en danger la prise en charge des problématiques sociales et médicosociales. La FSAS-CGTG récuse cette modalité de gestion qui met en péril l'implication démocratique des familles et le militantisme associatif, fondements des politiques sociales et médicosociales.
Résolution n° 04 : Sur la situation des Cliniques privées.
Depuis l'incendie du CHUG, les Cliniques privées sont en effervescence, singulièrement les groupes Kadji et Pierrot. Non seulement, ils profitent de l'aubaine financière créée par le handicap du CHUG, au bas mots de 400 à 800.000 € par mois pour la location des bâtiments de ces Cliniques, mais de surcroit les promoteurs sont dans une logique de surenchère voire de vente de leur clinique espérant une juteuse plus-value. La FSAS-C.G.T.G dénonce le refus des promoteurs, parallèlement, à négocier pour l'amélioration des conditions de travail et l'évolution des carrières de leurs salariés, pompeusement qualifiés de "collaborateurs". Elle dénonce l'opacité qui règne sur l'avenir de ces structures alors qu'il s'agit, aussi, de l'avenir de près de 500 travailleurs et, conséquemment, autant de familles.
Résolution n°05 : Sur la prise en charge des personnes âgées en Guadeloupe.
La FSAS-CGTG s'inquiète de la légèreté des politiques publiques en faveur de nos ainés. En tentant de marchandiser la prise en charge des personnes âgées, qui relevait antérieurement du sanitaire et du mouvement associatif d'aides à domicile, les pouvoirs publics ont été au service des directives européennes qui ne veulent qu'une chose : rentabiliser à tout prix tout ce qui peut l'être du point de vu comptable, peu importe la valeur humaine. La Guadeloupe comptera, d'ici une décennie, une majorité de personnes âgées parallèlement à un développement exponentiel de la précarité sociale. La création de plus de vingt EHPAD et l'étouffement du service à la personne, depuis quelques années, n'ont pas répondu aux problématiques de la personne âgée de manière efficiente. Aujourd'hui, le Conseil Général et l'ARS sont dans l'impasse causée par les décisions antérieures. La FSAS-CGTG s'indigne des salaires de misère des travailleurs à domicile et des conditions de travail épuisantes des travailleurs des EHPAD, elle appelle les décideurs à revoir leurs orientations dans l'intérêt des personnes âgées, des travailleurs et de la société Guadeloupéenne en général.
Résolution n°06 : Sur la grève des travailleurs de Milénis.
Nous sommes à plus de 70 jours de mouvement de grève de nos camarades du syndicat du commerce de la CGTG à Milénis. Ce centre commercial dirigé par les frères DESPOINTES affirme avoir subit les foudres de l'URSSAF l'obligeant à revoir sa copie en terme de politique salariale, mais il lui a fallut 18 mois pour se rendre compte de la présence de l'URSSAF dans ses pieds et, plutôt que de revoir les dividendes des actionnaires, le groupe DESPOINTES décide de s'attaquer aux conquis des travailleurs après trente années de labeurs. Ce groupe initie une politique qui fera tâche d'huile si elle est acceptée par les travailleurs. Cette manière inhumaine de faire des choix en privant des mères et des pères de famille de moyens supplémentaires- conquis de hautes luttes - pour accompagner leur famille vers un lendemain déjà incertain, est la preuve flagrante que le patronat ne connait que la force pour entendre raison.
Où est passé le "dialogisme social" tant prôné ? Le refus catégorique de la Direction de ce groupe ressemble étrangement à celui du patronat du bâtiment de 1967 lorsque nos camarades de la "fraternité ouvrière" exigeaient une augmentation. Sauf qu'aujourd'hui les travailleurs ne demandent aucune augmentation mais simplement le maintien de leurs conquis. Il est insoutenable d'accepter qu'un groupe, aussi riche financièrement grâce au travail quotidien des travailleurs, puisse se croire dans une toute puissance au point que peu de politiques se prononcent publiquement pour condamner le recul social qu'il veut imposer. En pareille circonstance, la FSAS-CGTG tient, ici, à porter son entier soutien aux camarades grévistes et dénonce la brutalité de la décision du groupe DESPOINTES qui vise à précariser les travailleurs tout en préservant le seul intérêt des actionnaires !