La volonté de créer cet E.P.S.M. date de la première direction de l'A.R.S., dès 2013, constatant les errements de l'éclatement du Centre Hospitalier Spécialisé de l'époque, donnant lieu à l'installation de trois secteurs au sein du CHUPPA en 2006, devenu depuis C.H.U.G.
La situation financière du C.H.U.G. était déjà déclinante, peut-être que ceux qui ont pensé cet éclatement était loin de penser qu'une enveloppe sûre et fongible était risquée pour la psychiatrie. Toujours est-il que cette dernière a souffert le martyre de son abandon et les faits sont là pour le démontrer.
Cette expérience, et celle de la fusion du Camp-Jacob et de Saint-Hyacinthe, nous ont appris beaucoup sur la finalité des réformes néolibérales. Voilà pourquoi nous demeurons septiques sur la création des G.H.T. et encore plus sur l'intégration de la psychiatrie au sein du G.H.T. unique de la Guadeloupe.
La FSAS-CGTG a, d'emblée, pris position pour que soit réinstaller, sur tout le territoire, un établissement modèle pour une prise en charge modèle de la santé mentale en Guadeloupe. L'A.R.S. feint ne pas savoir que le C.H. de Montéran était un E.P.S.M. et, après avoir négocier sur la base d'une création nouvelle, en vint à imposer un "retour forcé" du service de psychiatrie du C.H.U.G.au sein du vrai - faux E.P.S.M., soit ! Peu importe la coquille pourvu qu'elle soit pleine et efficace.
Des moyens opérants et non des discours inopérants !
Mais pour la FSAS-CGTG, il n'est pas question d'opposer les intérêts des patients à ceux des soignants pour justifier des choix aussi incohérents que ceux du passé. Donner des moyens aux soignants c'est respecter les patients car les premiers travaillerons dans de meilleurs conditions au service des seconds qui n'en tirerons que profits thérapeutiques.
C'est dans cette logique que nous n'avons pas signé le protocole qui, sommes toutes, prenait en compte un certain nombre de revendications mais n'allait pas assez loin notamment sur la question des moyens humains - structurels - matériels et sur la question de l'harmonisation des conquêtes sociaux, de part et d'autres.
C'est aussi, dans cette logique, que nous avons déposé une proposition de texte (qui pourras se décliner soit sous la forme législative, soit sous la forme réglementaire) auprès de plusieurs parlementaires de la Guadeloupe, afin de prendre en compte les contraintes réelles du personnel hospitalier, en psychiatrie, prenant en charge tout type de patients psychiatriques y compris ceux relevant des critères de prise en charge en U.M.D. (Unité pour Malades Difficiles), U.S.I.P. ( Unité de Soins Intensifs Psychiatriques) ou U.H.S.A. (Unité Hospitalière Spécialement Aménagée ) dans l'hexagone.
La FSAS-CGTG estime qu'il faut des moyens renforcés pour un tel établissement et la prise en compte des risques inhérents à l'accompagnement des patients difficiles dont les agents ont la charge quotidiennement. La notion de patient difficile est en train d'évoluer plus rapidement que les réponses données qui sont, exclusivement, comptables.
Les nouvelles problématiques sociales génèrent de grandes souffrances qui atterrissent entre les mains de la communauté hospitalière de santé mentale sans que cette dernière n'ait les véritables moyens pour y faire face. Il est temps, pour les autorités publiques, d'entendre que les investissements sanitaires et sociales ne sont pas seulement des dépenses mais surtout un "placement" pour l'avenir de la société.
Nous n'aurons de cesse de le répéter :
un nouveau projet de santé mentale avec les moyens nécessaires !