L'humoriste Francis BLANCHE disait, à juste titre, qu' "Un chameau, c'est un cheval dessiné par une commission d'experts". On dit que les artistes ressentent et expriment mieux que quiconque les turpitudes humaines, cette petite phrase résume à elle seule la pièce de théâtre qui s'est joué au CHUG.
Déjà hier, les O.S. étaient invitées à la table de négociation par un courrier signé de Mme la Présidente du Conseil de surveillance (pièce jointe), adressée à la presse avant les destinataires. Dans ce courrier, il est fait état d'une demande de ces O.S. à faire un état des lieux depuis l'incendie et, qu'en y donnant réponse favorable, il est proposé la création d'une commission ad hoc (dite RETEX pour retour d'expérience) constituée de représentants du personnel, du conseil de surveillance et de deux "experts" extérieurs.
Sauf que ce n'était pas la demande des O.S. puisque ce retour d'expérience est déjà fait de par les différents agents en mouvement depuis plus d'un mois, par écrits et sur la table de négociation. Mais de surcroit, qu'est-ce que c'est que cette compulsion à toujours vouloir créer une commission pour noyer le poisson alors que les faits sont là sous les yeux de tout un chacun ?
Ce matin, puisque les O.S. n'ont pas accepté ce format de discussion, elles sont accusées de ne pas savoir ce qu'elles veulent : Faux ! Les O.S., et la C.G.T.G. en particulier, ont toujours été très claires, dès le début, quant à leurs revendications immédiates :
- Constater l'échec patent du plan imposé par le Ministère de la santé et l'ARS et changer de cap pendant qu'il est encore temps sans attendre l'intégration au nouveau CHUG de Perrin.
- Constater l'inadéquation des locaux où ont été flanquées les urgences depuis l'incendie et entendre que l'inacceptable ne peut durer à la porte, même, du CHUG.
- Constater l'inadéquation des locaux loués pour la maternité et rapatrier ce service au sein du CHUG, soit dans des locaux existants et nettoyés soit dans l'installation d'un bâtiment modulaire, et pourquoi pas au C.H. de Capesterre où il y a des locaux et de la surface.
- Constater la gabegie financière dans les locations de locaux extérieurs alors que pour le CHUG, lui-même, il n'y a que des annonces de sommes sans que nul ne puisse percevoir une once de travaux.
- Constater les difficultés, l'épuisement et la mise en danger du personnel soignant et prendre les mesures nécessaires pour éviter la catastrophe.
- Constater la mise en danger permanentes des usagers de ce CHUG et mettre un terme à la com mensongère qui cherche à faire croire que tout vas bien pour jouer la montre jusqu'à 2022.
Mais il est difficile, et nous pouvons le comprendre, de faire son mea culpa et plus facile de jeter le discrédit sur ceux qui osent prendre leurs responsabilités pour dénoncer l'innommable et exiger le respect de ceux que l'on aimait à flatter après l'incendie. Ces petites mains qui n'ont rien attendu, ni de la hiérarchie, ni des autorités, pour organiser l'évacuation de cet hôpital.
Ces petites mains sont, aujourd'hui, en souffrance et en danger et les O.S. sont leur porte-voix mais cela dérange. L'incurie de l'administration depuis des années nous revient comme un crachat au visage mais ce sont les O.S. les fautives.
Lors d'une conférence de presse, aujourd'hui, les responsables de la situation se posent en victimes, pathétique mais heureusement que le ridicule ne tue pas. Ainsi, Mme la DGARS affirme, sans sourcilier, que les revendications des O.S. sont "justes pas possibles" sans arguments aucun, tandis que Mme la Présidente se découvre une vertu de dialoguiste alors qu'elle ne réponds jamais aux sollicitations des O.S. sur des questions dont elle a la charge, en tant que Conseil Départemental, c'est-à-dire la jeunesse en difficulté et les personnes âgées.
A vrai dire, d'un coté c'est la stratégie du choc qui ne s'embarrasse pas d'arguments, encore moins de justifications, préférant se planquer derrière des "experts" qui ne concluent que par des préconisations qui arrangent. D'un autre côté, on ne peut que constater que les politiciens d'aujourd'hui sont les mêmes des années trente, dans l'incapacité d'affronter courageusement l'ennemie véritable et préférant lui livrer les résistants.
Envers et contre l'insensé, hier dans la soirée, les O.S. ont porté leurs explications aux agents et à la population et, aujourd'hui, appel a été interjeté contre le dernier jugement du T.G.I.. Le mouvement se poursuit en attendant que la raison supplante le théâtre. Mais la mise en danger des agents et des patients perdurent parce les responsables ne veulent ni voir ni entendre, ça c'est juste pas possible !