Que l'armée française ne soit pas capable de monter un véritable hôpital de campagne avec un nombre de lits conséquent et que l'aide à Mulhouse se limite à quelques tentes avec 30 lits, alors que des pays comme la Chine ont construit des hôpitaux de plusieurs centaines de lits avec des bâtiments modulaires en quelques jours. Cela montre bien que la politique de destruction du Service de santé des armées, avec la fermeture de nombreux hôpitaux, a mis aussi ce service public à genoux.
La conséquence a été l'organisation d'un train sanitaire qui a été largement médiatisée mais qui s'avère être un gâchis délirant en termes de moyens dans la situation actuelle. Mobiliser 150 soignants pour faire traverser la France à 20 malades, mais quelle bêtise !
D'une part, la crise en Alsace est largement due au fait que le nombre de lits en réanimation dans cette région était initialement insuffisant comme dans toute la France et je le rappelle de moitié inférieur rapporté à la population par rapport à ce qui existe de l'autre côté du Rhin, en Allemagne.
Par ailleurs, il aurait été préférable de monter un véritable hôpital supplémentaire en faisant appel à la réserve sanitaire sur place à Mulhouse.
Demain, nous risquons d'être à saturation en Ile-de-France en ce qui concerne les lits de réanimation. Allons-nous organiser des trains sanitaires pour répartir les patients sur toute le territoire ?
Non, il faut que le gouvernement mobilise l'ensemble de nos ressources pour le système de santé en arrêtant les activités non essentielles et mette en œuvre des capacités hospitalières supplémentaires sur place en région parisienne dans des locaux disponibles.
Christophe Prudhomme
Médecin urgentiste.