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Véyatif

Véyatif

Fédération Santé et Action Sociale (FSAS-CGTG). " Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ". Bertolt BRECHT


Covid-19 : ADRESSE FEDERALE AUX TRAVAILLEURS De la Santé publique et privée, du Médicosocial, du Social, des Services à la Personne, des crèches et des Laboratoires d'Analyses Médicales

Publié par FSAS-CGTG sur 16 Mars 2020, 17:45pm

Après la "grippette" de Mme Buzyn et le "Nous sommes en guerre" de M. MACRON,

soyons responsables et prenons les choses en main !

 

                  Camarades travailleurs,

 

            Depuis la fin du mois de Novembre 2019, une épidémie de Coronavirus (dit Covid-19) est apparue, d'abord en Asie puis devenue mondiale, et vous avez eu à constater les carences et l'amateurisme de nos gouvernants dans la gestion de cette crise sanitaire qui risque de se transformer en catastrophe sanitaire... Parce que nos responsables politiques ont priorisé l'intérêt des entreprises privées en lieu et place de l'intérêt général. Vous êtes nombreux à avoir des inquiétudes et préoccupations légitimes, en tant que professionnels, mais aussi, en tant que citoyens.

 

            Dès le 08 Mars dernier, la FSAS-CGTG a interpellé les autorités politiques et sanitaires d'autant que, depuis les nombreuses réformes des années antérieurs, les structures hospitalières - médicosociales et sociales de la Guadeloupe sont mises à mal en terme de moyens (humains, médicaux, matériels et financiers) au nom de la modernité et d'une prétendue vertu comptable, bref de l'argent-roi... Nous sommes restés sans réponses !

 

            Ainsi, après nous avoir dit que ce n'était qu'une simple "grippette" (Dixit l'ancienne Ministre de la santé qui a été remerciée gentiment), le sérénissime président de la République et son premier ministre viennent nous traiter d'indisciplinés et d'irresponsables, tout en faisant semblant de découvrir que l'argent doit être au service de l'Humain et non le contraire. M. Macron, tout comme ses prédécesseurs, après avoir rejeté les revendications des travailleurs d'avoir des moyens pour la prise en charge, affirme désormais " quoiqu'il en coûte "... Nous lui disons chiche !

 

            Comme toujours en situation de crise et de catastrophe, ceux qui seront au front sont ceux que l'on critique, maltraite, harcèle, traite de fainéants tout au long des périodes d'accalmie et de fortunes. Aujourd'hui, ceux qui n'ont pas été capables de gérer l'arrivée de cette crise en appellent à l' "Union sacrée", se rendant compte que l'argent-roi seul ne suffit pas à faire face à la réalité, si des choix d'investissements dans l'intérêt général n'avaient pas été faits en amont. En vérité cette crise, et il faut le dire haut et fort n'en déplaise à ceux qui se prétendent experts en tout, fait la démonstration que seule la puissance publique et l'intérêt général doivent motiver une société digne de ce nom :

  • Après des années de propagande et de culte de l'individualisme,
  • Après avoir fait le choix de faire de l'Asie "l'Atelier du monde" (d'où la pénurie de masques et de médicaments...) au nom du "coût de la main-d'œuvre",
  • Après des années de contraction des moyens (Baisse du personnel, baisse des lits et des places, restructuration des financements...), 100.000 lits en moins sur 20 ans dont 4172 sous Macron.
  • Après avoir moqué les Pays qui ont pris le taureau par les cornes très tôt (Chine, Italie, Cuba, Russie...) pendant qu'on jouait la montre pour "sauvegarder les intérêts de l'économie",
  • Après avoir minimisé ce virus et distillé des injonctions basiques voire contradictoires (interdiction de se rassembler mais autorisation d'aller voter),
  • Après avoir installé un service du CHUG et une Clinique privée au sein d'un Centre Hospitalier Gérontologique (personnes très fragiles),
  • Après avoir affaibli le service de Drépanocytose du CHBT de Basse-Terre sous prétexte d'inefficience (dans un pays où la Drépanocytose fait rage),
  • Après le non-contrôle systématique de tout un chacun (évidemment, cela coûte trop cher selon leur discours),

            Après tant d'erreurs, on voudrait nous culpabiliser aujourd'hui. Il est clair que nous ne sommes aucunement coupables de cet état de fait, nous n'avons donc pas à faire l'union sacrée avec ceux qui nous combattent à longueur de journée tout en nous qualifiant de "collaborateurs" pour mieux faire passer leurs pilules antisociales. Nous sommes, officiellement en France, à 150 décès dont un en Martinique. Nous connaissons la situation de notre Ile, pays à risques multiples et à pathologies diverses et non des moindres, celles qui offrent un terrain propice à ce virus : Dialyse, diabète, drépanocytose, cancers, hypertension, H.I.V., Hépatites...(Si vous êtes dans l'un de ces cas ne prenez pas le risque de vous confronter au virus avec l'accord de votre médecin). Mais nous nous savons, aussi, être des professionnels responsables puisque nous l'avons démontré lors de l'incendie du C.H.U.G., en n'attendant pas les consignes des autorités pour faire ce qu'il fallait faire, en toute conscience et responsabilité.  

         

            Au regard de l'insuffisance de ces autorités, et, au point où nous en sommes, il nous appartient encore une fois, de faire face en démontrant que nous sommes responsables, solidaires et citoyens, en respectant des précautions, sommes toutes professionnelles, pour ne pas véhiculer, autant que possible, ce virus en :

  • Suspendant les poignées de main, accolades et embrassades,
  • Se coupant les ongles longs.
  • Suspendant ou aménageant les visites aux personnes fragiles (Grands-parents, malades graves).
  • Réduisant nos déplacements aux stricts nécessaires,
  • Se masquant par tous les moyens, à défaut de masques disponibles,
  • Se lavant les mains et les avant-bras régulièrement avec du savon de Marseille, mieux que le gel.
  • Se dotant de bouteilles d'eau propres, d'un savon de Marseille et d'essuie-tout dans sa voiture.
  • Restant chez soi si on se sent mal et appeler le SAMU (sé sa i ka rété nou) ou/et son médecin traitant par téléphone (même si c'est long),
  • Ne pratiquant pas l'automédication,
  • Eduquant les enfants à ces principes,
  • Exigeant des responsables de services, sous couvert du droit de retrait :

            - Des moyens nécessaires pour tous les professionnels, singulièrement ceux qui sont en contact avec les patients atteints et les personnes âgées mais, aussi, ceux qui sont en contact avec les enfants.

            - Un renforcement, quand  c'est indispensable, du personnel qui sera vite éreinté.

            - Des réunions des instances du personnel, autant que de besoin, pour faire le point et trouver les voies et moyens de juguler cette crise sur le plan local, au sein des établissements, car, nous sommes ceux, en tant que professionnels de terrain, qui connaissons tous les engrenages de ce terrain.

            - L'élaboration d'un vrai protocole adapté à chaque établissement, avec les représentants du personnel, en lieu et place de la communication qui cache l'incapacité des décideurs.

 

            Nous ne sommes pas là pour faire l'union sacrée quand la panique gagne ceux qui nous maltraitent continuellement par des réformes et des décisions nous mettant en grande difficulté professionnelle. Nous ne sommes pas là non plus pour nous mettre en danger. Quant aux patients et bénéficiaires, nous avons la responsabilité de les protéger tout en nous protégeant ainsi que nos familles. Si nous avons des doutes sur notre état de santé, nous devons préférer nous confiner strictement, la FSAS-CGTG reste vigilante sur les modalités d'arrêt de travail.

                                                                                                                                                                                                          

Basse-Terre, le 16 Mars 2020

 

SOYONS CONSCIENTS ET RESPONSABLES JUSQU'A LA FIN DE CETTE CRISE,

NOUS SAURONS VAINCRE CE VIRUS EN DEPIT DE LA BÊTISE DE NOS DECIDEURS.

LA GUERRE, NOUS LA FAISONS TOUS LES JOURS CONTRE LES SOUFFRANCES !

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