Mais que sont nos résistants devenus ?
Si le ridicule tuait, la FSAS-CGTG serait rescapée d'une tentative de suicide collectif et ridicule devenue, par enchantement, un revirement de veste toute honte bue. Le drame de notre organisation syndicale est de savoir anticiper quand l'intérêt général est en jeu, cela nous efface très souvent des linéaires médiatiques mais nous sommes des défenseurs de la raison contre l'inertie de la communication quoiqu'il nous en coûte.
Dans cette mise en perspective, le cas du C.G.O.S.H. de Guadeloupe fera école quant à l'incapacité de certains prétentieux à respecter ce pays en dépit de leurs discours pompeux et leur prétendue volonté de le chérir voire même de le prendre en main un jour. La situation du C.G.O.S.H. traine depuis des années parce que beaucoup en avaient fait un moyen de subsistance électoral politique ou syndical si ce n'est personnel. Mais les choses ont empiré avec l'achat d'Orlando et de Marie-Galante.
Lorsqu'il a fallut faire ces acquisitions immobilières, la FSAS-CGTG avait voté "pour" estimant opportun, à l'époque, d'ouvrir de nouveaux champs de villégiatures aux agents hospitaliers. Mais elle a vite déchanté au regard de l'opacité qui a suivi, au début des années 2010, ce qui a fini d'ailleurs par la crise de Marie-Galante. Ces investissements étaient une erreur, il faut le reconnaitre, mais nous aurions pu et du déjà nous en débarrasser depuis fort longtemps pour ne pas sombrer. C'est dernièrement, sous les effets de l'étranglement financier, que la vente de Marie-Galante semble avoir été conclue mais des explications seront nécessaires sur la transaction.
Lorsque l'affaire de Marie-Galante (Différend entre le gestionnaire, le personnel et le C.G.O.S.H.) faisait la "une" en 2014, la FSAS-CGTG avait pris le parti du personnel, non sans difficulté, au point qu'elle avait été qualifiée de " ver dans le fruit ". Si elle avait été entendue, nous n'aurions perdu ni temps ni argent et en serions sortis la tête haute.
Le nouveau président de l'époque qui avait repris le bébé, avait aussi réglé cette affaire, sous le coup de décisions judicaires, tout en mettant le C.G.O.S.H. dans une logique de redressement. Malheureusement, le C.G.O.S.H. a du changé de présidence en 2016, avec une période de présidence par intérim complètement inerte, puis l'élection d'un nouveau président sans que la Fédération Hospitalière soit capable de proposer un candidat de bonne facture. La FSAS-CGTG, après une longue réflexion interne, avait finalement décidé de voté pour la candidate proposée la Fédération Hospitalière dans une logique de continuité du travail accompli par le prédécesseur.
La FSAS-CGTG devait à nouveau déchanter face à la gestion aléatoire et très personnalisée que la nouvelle présidente avait mis en place. Nous avons tout fait pour l'interpeller, confortés par le rapport du Commissaire aux Comptes qui prévoyait déjà des lendemains sombres. Nos combats sont restés vains jusqu'à l'intervention de l'ARS en fin 2019 et les investigations de la Chambre Régionale des Comptes en 2020. Que du temps perdu.
La FSAS-CGTG combat fermement la politique sanitaire de l'ARS, bras armé du gouvernement néolibéral, mais force est de reconnaitre que son intervention dans cette affaire a été salvatrice pour le C.G.O.S.H. de Guadeloupe, paradoxe néocolonial, et nous devrions en tirer une leçon. Dès le fameux Conseil d'Administration du 19 Décembre 2019, notre organisation syndicale s'était inquiétée et opposée au risque de dépaysement de la gestion des œuvres hospitalières, mais le goût de l'aventure était plus fort chez nos résistants malgré l'évolution de l'ARS sur le maintien de la structure mais sous contrôle momentané, courant 2020. Le temps leur semblait être à leur avantage !
La FSAS-CGTG n'est pas dupe, elle sait que ce gouvernement racle dans tous les fonds de tiroir pour satisfaire la soif des ses amis financiers, mais qu'avons-nous fait pour protéger notre tiroir ? Bien au contraire, nos résistants ont méticuleusement préparé le terrain pour se faire battre en refusant d'entendre la raison que portait la FSAS-CGTG pour sortir le C.G.O.S.H. de l'ornière. Avant même la sortie des conclusions de la C.R.C., le choix d'une communication mensongère a été fait pour tenter d'étouffer l'indicible. Toujours du temps perdu rien que pour affirmer une hégémonie totale et un égo incommensurable !
Après le Conseil d'Administration du 19 Novembre 2020, qui nous a déterminé à la démission collective de cette instance, d'aucun n'avait manqué de nous taxer de connivents avec l'ARS pour avoir voté la signature de la convention tripartite mais voilà que, après des mois de pseudo-résistance dans une nasse de réseaux politicards, l'affaire est finalement pliée au grand dam de la Dame des Abymes : I té fôsé grafinyé papyé a moun-la... encore du temps perdu sans même que l'honneur des résistants soit sauf !
Notre positionnement pour cette convention n'était pas, et n'est toujours pas, un blanc-seing à l'interventionnisme de l'ARS mais la mise à l'écart de pratiques peu orthodoxes qui conduisaient le C.G.O.S.H. au mur et nous l'assumons. Mandatés par les agents hospitaliers, nous ne manqueront pas de vigilance dans l'application et la suite de cette convention qui a au moins le mérite d'exiger une refonte totale de l'association gestionnaire, ce à quoi nous souscrivons. La sortie de cette tutelle dépendra uniquement de notre intelligence collective.
Si la FSAS-CGTG avait été entendue, nous n'en serions pas à croupir sous cette tutelle "coloniale" pour gérer une simple association de loi 1901. De par des pratiques portant à caution, le fouet a été livré au maître par ceux-là même qui prétendent maronner et résister. Et c'est leur incapacité à dépasser les divergences qui nous a conduit dans les bras de l'impasse. L'erreur majeure de la FSAS-CGTG a été de jouer la carte du fameux "sens du pays" dans l'intérêt général !
Aujourd'hui, une partie se planque - comme toujours - dans le bunker du "biten an nou" tout en mentant abjectement sur la FSAS-CGTG, d'autres sont toujours incapables de s'entendre pour imposer une ligne droite à la présidente. Et voilà qu'un message de satisfecit du président de la Fédération Hospitalière circule sur les réseaux, celui-là même qui n'a jamais daigné répondre à la main que nous lui tendions pour mettre un terme à la déprédation. Selon lui, la signature de la convention serait " le résultat d'un long combat "... C'est à croire qu'il aurait été réveillé en pleine partie de Game-Boys.
En conclusion et à défaut d'avoir été entendus à temps, nous pouvons nous enorgueillir d'avoir encore eu raison avant tous ceux qui continuent - malgré tout - à nous traiter de tous les noms d'oiseaux rien que pour cacher leur incurie. Une sagesse populaire du pays de Lénine dit si bien que "Si ton visage a un furoncle ce n'est pas la faute du miroir".
Non-rancunière pour autant, la FSAS-CGTG s'attache à ce qu'advienne le jour où le mot "GUADELOUPE" résonnera dans notre être et non plus dans notre paraitre afin, une fois pour toute, que les intérêts des agents hospitaliers du pays soient défendus avec eux, par eux et pour eux.
En attendant et même minoritaire, la FSAS-CGTG continuera à prendre ses responsabilités en respectant le mandat qui lui a été confié par ces mêmes agents hospitaliers, c'est-à-dire gérer sainement leurs œuvres sociales.
Pour la FSAS-CGTG,
Le secrétaire Général,
Philippe BELAIR
Basse-Terre, le 11 Février 2021