Dans la nuit du 28 au 29 Avril 2022, un épisode météorologique pluvieux a surpris la Guadeloupe, singulièrement les communes de Pointe-à-Pitre, Le Gosier et Les Abymes.
La FSAS-CGTG tient à apporter son soutien entier à celles et ceux qui ont été touchés par cet événement de près ou de loin, mais se doit de réagir si une telle situation advenait à Perrin, là où les autorités ont décidé sans concertation aucune d'installer le nouveau CHUG. D'autant que des scientifiques ont déjà interpellés sur la montée des eaux à venir et le risque que la zone de Perrin soit l'une des zones à surveiller dans les trente années à venir.
Nous avons remarqué que le Pôle Parents-Enfants (P.P.E.), situé à Palais-Royal après une construction urgente et imposée par la technocratie médicale et ARSienne, l'a échappé belle, juste un filet d'eau dans les couloirs. Mais nous notons aussi que tous les quartiers autour de ce futur CHUG ont été touché par la montée soudaine de l'eau.
Si nul ne peut prévoir la nature dans l'absolu, l'expérience humaine et la mémoire des faits antérieurs qui faisaient la sagesse de nos ainés nous manquent terriblement au nom du modernisme et des intérêts économiques. Le bon sens du passé et les avertissements scientifiques pour l'avenir devraient titiller l'esprit de nos décideurs car la Guadeloupe n'est ni un continent ni extensible mais un archipel à risques géologique, volcanique, météorologique et même épidémique.
Penser le territoire, dans sa dimension sanitaire, sans concerter les premiers concernés que sont les soignants est une erreur fondamentale. Penser le territoire, tout cours, sans tenir compte des avertissements de tous ceux qui ont utilisé, utilisent et utiliserons ce territoire est plus qu'une erreur, c'est une faute. Quand des scientifiques locaux avertissent d'un risque, il n'y a pas lieu de tergiverser.
Nos camarades de la CGTG-CHUG ont été les premiers à interpeller les politiques sur la nécessité de reconstruire un nouveau CHUG mais, si ils ont été entendu, aucune concertation n'a eu lieu avec l'ensemble de la communauté hospitalière, les soignants et techniciens étant en première ligne.
Nous avons eu, à maintes reprises, à interpeler les autorités sanitaires et politiques sur le non-sens des réformes sanitaires avec application forcée du projet de GHT et la non-prise en compte du caractère archipélagique et des facteurs risques de la Guadeloupe sans que ses interpellations ne fassent l'objet d'une attention particulière... Ce qui compte semble n'être que le sens comptable et néolibéral, au diable l'intérêt général et l'aspect humain.
On nous rétorque souvent que les "réformes" sont faites pour faire des économies dans les caisses de la puissance publique mais nous constatons que dans les faits ce sont des milliards qui s'envolent de par le fait de décisions ineptes et non pérennes au profit uniquement de l'intérêt privé.
Ces derniers événements pluvieux nous disent que les choix technocratiques et moins couteux sont des choix hors-sol et que la nature reprendra toujours sa place. Il nous appartient d'en tenir compte et de nous rappeler que la Guadeloupe n'est ni la Normandie ni l'Ile-de-France mais une ile entre deux mers, faisant face aux vents des acores, assise sur un volcan, mitoyenne d'une faille tectonique, balayée régulièrement par des épidémies diverses et variées où la population a été contrainte à la consommation de produits inadaptés sans compter les empoisonnements... Bref, une petite usine à risques et problèmes sanitaires.
Face à cela, aucune réflexion de politique sanitaire digne de ce nom pour prévenir. Quant à la responsabilité des uns et des autres, il sera facile de la démontrer de par l'imprévisibilité et les conséquences pouvant être gravissimes de ces décisions technocratiques et intéressées. Car d'autres phénomènes sont à prévoir et la Guadeloupe n'est toujours pas fin prêtes pour les affronter, y compris sur le plan sanitaire.
Pour la FSAS-CGTG,
Le secrétaire Général,
Philippe BELAIR
Basse-Terre, le 04 Mai 2022
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