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Véyatif

Véyatif

Fédération Santé et Action Sociale (FSAS-CGTG). " Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ". Bertolt BRECHT


Section Syndicale FSAS-CGTG du C.H.M.S. : Lettre Ouverte au successeur de Mme la Directrice du C.H.M.S. en partance,

Publié par FSAS-CGTG sur 12 Décembre 2023, 21:07pm

Madame, Monsieur,

Nous avons pris connaissance du départ à la retraite de Mme Marlène LARIFLA, jusqu’ici Directrice Générale du Centre Hospitalier Maurice Selbonne et du Centre Hospitalier Louis-Daniel Beauperthuy – Direction Commune oblige.

En tant que syndicalistes, nous nous félicitons que tout salarié ait ce droit au répit, après plusieurs années de labeurs, nos camarades prédécesseurs se sont battus pour qu’il en soit ainsi pour tous, peu en importe le grade ou la qualité de l’impétrant.

Par contre, en tant qu’organisation représentative et responsable, nous ne saurions ne pas vous faire part d’un bilan que nous jugeons sévèrement selon notre grille de lecture de la mission d’un Établissement Public de Santé sur un territoire comme le nôtre.

D’emblée, nous nous devons d’affirmer que notre organisation syndicale n’est pas là pour faire de la polémique stérile, mais elle ne peut manquer de faire les constats nécessaires au bon fonctionnement de cet hôpital et, cela, dans l’intérêt des patients mais aussi des agents, car ce sont les seconds qui garantissent le bon soin aux premiers.

Le premier point qui mérite d’être souligné c’est la posture empressée de fin de règne que nous avons constaté, comme si ce qui n’a pas été fait en cinq années pouvait l’être en un mois. Cette posture démontre, à nos yeux, que la Direction sortante reconnait implicitement, peut-être avec amertume, n’avoir pas atteint ses objectifs… Et cela se laisse voir cruellement !

Par ailleurs, nous pouvons témoigner avoir été des « partenaires sociaux » sur papier, au regard du fait que nos membres fidèles bénéficient d’un traitement ardu mais nous poursuivons, bien malgré tout, notre travail de prospections et de propositions sur le terrain parce que convaincus du bien-fondé de notre engagement.

Ainsi, avons-nous vécu une stratégie consistant souvent à diviser pour mieux régner, un favoritisme qui ne dit pas son nom bénéficiant à celles et ceux qui ne sont pas de notre obédience syndicale, une mise en difficulté de nos membres aspirant légitimement à des postes de responsabilité… Dont acte !

Peu nous chaut, notre organisation se bat, depuis tantôt, pour qu’il y ait de la cohérence dans la prise en charge des patients sur tout le territoire Guadeloupéen. Voilà pourquoi nous avons dénoncé la réforme constituant les G.H.T. qui, pour nous, ne réponds pas aux impératifs territoriaux que sont les nombreuses pathologies particulières et les nombreux risques naturels.

C’est dans cette vision que nous nous sommes battus pour que les deux hôpitaux de la côte-sous-le-vent soient référencés comme zone de repli sanitaire, connaissant la structure géologique stable de cette région au contraire d’autres, mais contre une Direction commune chronophage et dispersive pour une seule personne mais aussi inconséquente pour les deux sites.

Cet hôpital, avec son hélistation et ses autres atouts, est donc une perle sanitaire stratégique pour la Guadeloupe et, c’est bien là, que nous regrettons le manque d’ambition de la Direction sortante. Un tel hôpital, si petit soit-il, doit jouer un rôle déterminant dans la chaine sanitaire de l’archipel et se donner les moyens de répondre à tout repli sanitaire possible.

La vétusté des infrastructures, complexe sportif compris, et l’absence d’engagement pour relancer le laboratoire de biologie médicale en sont des exemples patents. Notre organisation syndicale siégeait, lors de la réunion de la commission d’organisation sanitaire qui a agréé le projet de scanner, et cela date d’un temps reculé. Où en est l’installation de ce matériel de pointe, semble-t-il déjà à disposition mais hors de l’Établissement ?

Où en est la réouverture du Self du personnel ? Quand on sait que nombres d’agents viennent de loin et sont obligés de se restaurer en « distanciation sociale », pour reprendre une formule désagréable héritée de la pandémie COVID. On ne peut pas affirmer que nous sommes une seule et grande faille et tolérer que chacun se sustente, comme il peut, hors de la table familiale. Il est vrai que même la cuisine souffre d’une réhabilitation promise mais sans aboutissement.

Si il y a des contraintes politiques qui guident le schéma d’organisation sanitaire du territoire, la Direction d’un tel hôpital ne peut laisser pour compte des arguments à défendre pour faire entendre raison aux autorités sanitaires. Comment comprendre que ces dernières puissent affirmer que Basse-Terre soit à deux pas ? Et si Dame Soufrière se réveille ? Et si, parallèlement, la route de la traversée connait une succession d’éboulements ? Et si une multitude d’autres évènements, de tout ordre, s’opposent à l’accès de Basse-Terre et la région Pointoise simultanément ?

Les dysfonctionnements sont si nombreux qu’ils ont pour seul effet, une grande souffrance au travail. Même l’action la plus élémentaire qu’est celui de poser le panneau signalétique du C.H.M.S. n’a pu se faire. Nous ne serons  pas exhaustifs pour ne pas être plus longs, mais déclarons formellement attendre plus de volonté et d’actions en provenance d’une Direction

Bien-entendu, il n’est pas question pour nous de croire tout possible et dépendant de la seule volonté d’une Direction, mais nous osons croire qu’une Direction doit avoir de l’ambition et doit être à l’écoute d’arguments de poids pour asseoir sa projection et s’assurer du développement de cet hôpital.

                Ainsi, osons-nous croire qu’une orientation plus déterminée, plus saine et plus équitable guiderons vos pas au nom du bon sens sanitaire, en recherchant les voies et moyens nécessaires pour qu’enfin revive le Centre Hospitalier Maurice Selbonne au sein du cursus sanitaire Guadeloupéen. En tous cas, la FSAS-CGTG veillera au grain, pour qu’il en soit ainsi.

            Dans l’attente impérieuse de vous rencontrer en audience et de vous exposer les difficultés du personnel, des conditions de travail de cet hôpital,

            Nous vous assurons, Madame, Monsieur, de nos salutations respectueuses.

Pour la section Syndicale FSAS-CGTG,

La secrétaire de section,

Chantal SABAN

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