Publié le par FSC
Quand la littérature révèle les dessous le plus souvent cachés ou niés de l'histoire.
Ici : le soutien du grand capital allemand représenté par les dirigeants des grandes entreprises dont les noms (Siemens, Krupp, Opel) restent encore actuels, alliance tout sauf accidentelle, comme constituant la solution choisie par l'oligarchie face à la crise. A l'époque celle de 29.
Tandis qu'avec les accords scélérats de Munich les dirigeants français révulsés par les conquêtes ouvrières de 1936 et les dirigeants anglais laissent les mains libres à Hitler, à l'Est pour annexer l'Autriche et préparer l'agression contre l'URSS.
************************
SOURCE : Le site ça n'empêche pas Nicolas
UN PRIX GONCOURT
ignoré des médias
QUI RACONTE COMMENT LES GRANDS PATRONS ALLEMANDS
ONT FAIT LA COURTE ECHELLE A HITLER
POUR LUTTER CONTRE LE COMMUNISME ET DOMINER L'EUROPE
Autour de la table dressée par Vuillard, 24 grands patrons allemands du secteur industriel (Siemens, Krupp, Opel) vont rallier la cause d'un Adolf Hitler fraîchement élu, qui par opportunisme, qui par conviction.
Vuillard travaille sur la crête de ce qui meut des hommes en coulisses.
De l'autre côté de la Manche, une autre antichambre du pouvoir, on déjeune avec Churchill, Chamberlain, Ribbentrop, les Alliés qui ne le sont pas encore. Et comme dans La Bataille d'Occident et Congo, la narration tourne autour d'un moment précis, l'instant qui fait le point de bascule vers l'histoire à venir, dont nous savons, nous, les conséquences.
Et c'est ce jeu qui fait le suc de Vuillard.
Le récit historique, bref, percutant, jongle avec les alliances politiques et économiques certes, mais les narre surtout avec une impertinence virtuose qui va chercher du côté du cocasse, de l'absurde, pour rendre, enfin, toutes les diableries qui se cachent sous les képis.
UNE RÉUNION SECRÈTE
Le soleil est un astre froid. Son cœur, des épines de glace. Sa lumière, sans pardon. En février, les arbres sont morts, la rivière pétrifiée, comme si la source ne vomissait plus d'eau et que la mer ne pouvait en avaler davantage. Le temps se fige. Le matin, pas un bruit, pas un chant d'oiseau, rien. Puis, une automobile, une autre, et soudain des pas, des silhouettes qu'on ne peut pas voir. Le régisseur a frappé trois coups, mais le rideau ne s'est pas levé.
L’Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d’intérêts ? Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne ! Une démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l’Anschluss par l’auteur de Tristesse de la terre et de 14 juillet.
Ils étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre pardessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre paires d’épaules rembourrées de laine, vingt-quatre costumes trois pièces, et le même nombre de pantalons à pinces avec un large ourlet. Les ombres pénétrèrent le grand vestibule du palais du président de l’Assemblée ; mais bientôt, il n’y aura plus d’Assemblée, il n’y aura plus de président, et, dans quelques années, il n’y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres fumants.