La fédération Syndicale Mondiale (F.S.M. ou W.F.T.U. en Anglais), à laquelle est affiliée la C.G.T.G., a ouvert son 17ème Congrès quadriennal ce Mercredi 05 Octobre 2016 à Durban - Afrique du sud et ce, jusqu'au samedi 08. 1500 Délégués (dont 344 femmes et une grande majorité de jeunes) de 211 Organisations syndicales de tous les continents ont donc commencé à établir ce bilan et, parmi eux, le délégué de la CGTG - le camarade BELAIR Philippe.
Il faut rappeler que cette fédération a été, pendant longtemps, la plus importante sur le plan international jusqu'aux années qui ont suivi la dite "chute du mur de Berlin" ou la Confédération Syndicale Internationale (C.S.I.), réformiste affichée et financée par les tenants du libéralisme, a bénéficié de la propagande anti-lutte de classe. Mais depuis quelques années, réalité de lutte oblige, beaucoup reviennent au bercail et de nouvelles organisations ont rejoint la F.S.M.. Soit dit en passant, la C.G.T.G. en est toujours restée membre.
Ainsi, la F.S.M. reprend du poil de la bête avec ses plus de 90 millions d'adhérents, de par le monde, et ses objectifs affichés d'atteindre les 100 Millions dès le prochain Congrès, d'ici 2020. Ce 17 ème congrès est l'occasion de faire le bilan de plus de 40 années de barbarie capitaliste et de préparer la riposte en formant de jeunes cadres offensifs sous la triptyque : Lutte - Internationalisme - Unité.
Les discours de Bienvenue du Secrétaire Général de la F.S.M., Georges MAVRIKOS, et du président du COSATU (Congrès Sud-Africain des Syndicats : Organisation Syndicale qui reçoit ce Congrès), ont mis en orbite le sens de ce congrès qui se veut de faire la preuve de l'actualité de la lutte de classe pour l'émancipation des travailleurs.
Le discours de bienvenue du Président de la république d'Afrique du sud, Jacob ZUMA - ancien cadre du COSATU, enfoncera le clou en citant MARX plus d'une fois et en dénonçant la mise en difficulté de l'économie mondiale par le F.M.I.. Le président ZUMA affirmera la nécessité du contrôle des économies nationales pour permettre aux travailleurs d'agir sur les orientations économiques en ayant le contrôle franc des décideurs politiques, devenant plus proximaux. Il faut rappeler que l'Afrique du sud est membre des B.R.I.C.S. (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du sud), véritable contrepouvoir au projet libéral de la mondialisation économique. Et ZUMA de poursuivre, en décrivant la "Crise" comme le meilleur moyen pour les grandes entreprises d'étouffer les petites afin de créer de nouveaux marchés. Il conclu ainsi : " L'unité des travailleurs est la clef pour réussir par des actions mondiales concertées dans l'intérêt de ces derniers". Si ce n'est pas un discours franchement marxiste, il demeure d'un grand pragmatisme pour un responsable politique de nos jours. Il ne sera pas étonnant d'entendre parler, dans les temps à venir, d'un "scandale" à seule fin de déstabiliser ce dirigeant, qui n'a pourtant programmer aucune nationalisation, comme Dilma ROUSSELF au Brésil.
Mais revenons au Congrès lui-même qui s'est poursuivi par une vidéo-projection sur le bilan des quatre dernières années de l'équipe dirigeante, en terme d'actions menées. Ensuite, le Secrétaire Général avait la charge de présenter son propre bilan où il fera, d'entrée, remarquer que la crise était l'occasion de mettre en place des mesures antipopulaires et anti-travailleurs. Il note, par ailleurs que :
- Plus de 2 millions de morts, dans le monde, sont dues aux accidents de travail.
- La migration concerne 140 millions d'individus, essentiellement d'Afrique.
- L'antagonisme du capitalisme qui se fait aider de l'OTAN pour créer des instabilités politiques et y pénétrer sous couvert de reconstruction, exploitant au passage le fanatisme religieux.
Cela étant dit, il souligne que la FSM a agit, pendant ces quatre dernières années, en développant des luttes conséquentes contre les reculs sociaux - l'assassinat de syndicalistes (particulièrement en Colombie) - l'emprisonnement des syndicalistes (surtout au Paraguay), sans compter la lutte courageuse du P.A.M.E. contre les mesures d'austérité en Grèce. La F.S.M. a aussi été aux côtés de la C.G.T.G. dans ses moments difficiles dans l'affaire DESPOINTES.
Le secrétaire général fait remarquer que les sociétés avancent avec les luttes sociales et appuie le rôle irremplaçable de l'internationalisme, encore plus en période de mondialisation. Il poursuit en affirmant que le capitalisme (avec ses valets politiciens et médiatiques) a cette tendance à mener bataille, de manière insidieuse ou franche, contre le droit de grève. La vigilance s'impose !
La F.S.M. c'est, donc, une augmentation de 14 millions de ses membres, soit 18 %, la création de sept nouveaux bureaux régionaux. L'ambition de la F.S.M. est de former de nouveaux cadres qui n'usent pas du "moi" mais du "nous". Chaque syndicat de base doit lutter sur le plan local sans jamais oublier l'international.
Il conclu par un soutien absolu et sans réserve aux peuples Palestinien, Vénézuélien et Cubain tout en révélant les caractéristiques des O.N.G. : "Mécanisme de corruption et d'achat des conscience". L'unité ouvrière, dit-il, est la clef de voute des combats à venir. Aussi, faut-il laisser aux générations futures, un mouvement plus mûre et plus unitaire afin qu'elles en profitent pleinement pour continuer le combat.
La première journée seras close par une première partie d'intervention des délégations présentes. Tour à tour, l'Inde, la Chine, le Brésil, le Viêt-Nam, le Liban, l'Iran, le Pakistan mais aussi la Fédération agro-alimentaire de la CGT France, la Fédération Mondiale de Médecins des services publics et le COSATU feront le point sur la situation de leur pays respectifs.
La deuxième journée sera consacrée aux rapports d'activités et financier et à la poursuite des interventions des délégations.
Durban, le 05 Octobre 2016.