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Véyatif

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Fédération Santé et Action Sociale (FSAS-CGTG). " Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ". Bertolt BRECHT


Nous avons lu pour vous : "Le mythe du trou de la sécu" de Julien DUVAL

Publié par FSAS-CGTG sur 16 Décembre 2016, 21:46pm

 

Julien Duval, chargé de recherche au CNRS et spécialiste de sociologie du journalisme et de sociologie économique, propose dans ce petit livre publié aux éditions « Raisons d'agir », de déconstruire le mythe médiatico-politique du « trou de la Sécu ».

La thèse est aisément résumable et peut s'énoncer en trois temps, à la manière de la structure du livre. Dans le premier chapitre intitulé « La vision dominante », Julien Duval montre que le fameux « trou de la Sécu » doit être qualifié simplement de « déficit de financement » pour retirer au fait toutes ses connotations négatives. Cette partie du livre est la plus exemplaire et permet au lecteur d'amasser de nombreux arguments utiles dans tout débat portant sur les « dépenses incontrôlées de santé » et les « profiteurs » du système de Sécurité Sociale.

Le deuxième chapitre, « Du paupérisme au néolibéralisme », montre que les connotations négatives désormais détartrées ne sont qu'une nouvelle forme d'un vieux « libéralisme » économique dont le but politique quasi « intemporel » est de réduire la protection sociale à sa portion congrue. Le chapitre retrace ainsi l'histoire des idées autour de la protection sociale en France depuis la Révolution Française et l'histoire de la protection sociale française elle-même. De nombreux rappels sont faits ici mais le propos est dans l'ensemble quelque peu réducteur, notamment dans vision mythique du discours économique en général et du libéralisme en particulier.

Enfin, un troisième chapitre intitulé « Les œillères des réformateurs » permet à Julien Duval d'avancer l'idée que la protection sociale actuelle, malgré ses défauts, est toujours nécessaire notamment en raison de toutes les inégalités sociales persistantes face à la santé, à la vieillesse et au chômage. Le chapitre recense ainsi l'ensemble de ces inégalités sociales qui justifient le maintien voire l'amplification de la protection sociale française. A nouveau, le faible nombre de pages du livre ne permet guère d'aller loin dans le détail et l'auteur cède parfois à quelques facilités, par exemple sur les conséquences sociales du chômage. Comme pour le deuxième chapitre, un ouvrage plus spécialisé donne une meilleure idée des choses.

Malgré ses défauts, le livre permet en tout cas bien de répondre à son objectif premier qui était de déconstruire le mythe du « trou de la Sécu ». On ne peut d'ailleurs que souligner à nouveau l'intérêt du premier chapitre à cet égard. Intérêt qui donnera au moins au lecteur des raisons de poursuivre, à défaut de « raisons d'agir ».

Patrick Cotelette

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