Les aides à domiciles, un métier très difficile et ingrat, il est déconcertant que constater le vide politique face à la problématique de la prise en charge des personnes âgées en Guadeloupe. Si on a créé de toute pièce un secteur, voire un "marché", gérontologique par la multiplication des EPHAD (une quinzaine en tout) avec des interrogations sur le remplissage, on ne peut que constater l'abandon des activités associatives d'aides à domicile par les pouvoirs publics.
En optant pour un prix de journée " à flux tendu ", le Conseil Départemental contraint ces associations à gérer à la baisse leur service à la personne. La FSAS-CGTG s'est investie, en Janvier 2014, pour gagner au moins une avance trimestrielle permettant aux associations d'avoir trois mois pour oxygéner leur trésorerie. Mais cela ne suffit pas, le compte n'y est pas sur le prix de journée pour éviter la situation financièrement difficile que vivent la majorité des associations.
Mais le prix de journée n'est pas seulement la cause des difficultés. Nous devons faire face à une grande majorité d'employeurs qui se comportent en barons (si ce n'est en monarques) et se croient au temps des esclaves. On organise et on abuse de la précarité de l'emploi, on applique si on veut une convention collective déjà très défavorable, on menace les salariés qui se syndiquent ou on fait semblant d'être en règle en organisant des élections mais en refusant d'installer un comité d'entreprise... Bref, ces employeurs font leur "code noir" ! La tension est vive, beaucoup de salariées sont désespérées et déprimées, d'autres se soumettent et ne croient plus possible l'idée de se battre.
Toutes ont un salaire de misère et doivent travailler du lundi au samedi pour gagner souvent 800 €. Pire, elles sont quelquefois payées le 20 du mois suivant...Si ce n'est pas de la profitation ! La FSAS-CGTG dénonce cet esclavage moderne qui ne dit pas son nom et appelle les responsables politiques à prendre leurs responsabilités face à cette "voyoucratie patronale". Il s'agit de convenir d'une bonne prise en charge des personnes aidées tout en salariant dignement les aidants et d'inclure pleinement les aides à domicile dans le processus de la filière gériatrique à créer. La FSAS-CGTG sera toujours aux côtés des ces travailleuses courageuses sans qui bon nombre de personnes en difficulté le seraient encore plus. C'est une honte pour notre société que de se cacher derrière la logique comptable pour créer de telles situations de double précarité.
Certains employeurs sont-ils protégés et par qui ?
Quand on constate les pratiques de certains employeurs et leurs conséquences , dont un ancien grand syndicaliste devant l'éternel et un "élu par alliance", il y a lieu de se demander si ils ne bénéficient pas de "protections" diverses. Jugez-en plutôt :
- Retards récurrents de salaires, quelquefois de plus de deux mois, aggravant la situation financière des salariées : agios, fichage à la banque de France, refus d'assurance.... sans compter les conséquences familiales.
- Des contrats bricolés : CDI de jour et CDD de nuit pour le même individu sous prétexte de financement différent.
- Non ou mal-prise en compte des indemnités kilométriques, alors qu'elles utilisent leurs voitures personnelles pour passer d'un bénéficiaire à un autre.
- Développement de projets parallèles vraisemblablement avec le financement "aides à domicile".
- Changement de planning incessant.
- Planning ne respectant pas les deux jours de repos conventionnels.
- Bas-salaires (quelques fois à 800€ après 10 années d'ancienneté).
- Mise en place de complémentaire santé unilatéralement sans tenir compte de l'avenant conventionnel.
TRAVAILLEUSES A DOMICILE DEBOUT POUR FAIRE ENTENDRE RAISON AUX EMPLOYEURS ET AU CONSEIL DEPARTEMENTAL !