CONFERENCE-DEBAT INTERNE " Les conséquences sanitaires et sociales des catastrophes naturelles en Guadeloupe à l'horizon 2040

Publié par FSAS-CGTG sur 4 Novembre 2017, 20:48pm

Le vendredi 03 Novembre 2017, à la salle de délibérations de la Mairie de Gourbeyre, la FSAS-CGTG, en organisation syndicale responsable qui s'interroge toujours sur le devenir de la prise en charge sanitaire et/ou sociale les problématiques sociales ou de santé à venir, autant sur le plan international qu'au niveau de la Guadeloupe, a organiser une conférence-débat interne à l'adresse de ses militants et autres de la CGTG en général.

Il s'avère que la Guadeloupe est une île avec plusieurs risques majeures (cycloniques, sismiques, volcaniques) et vraisemblablement, comme toutes les îles, avec un risque nouveau et particulier prévu dès les années 2030 : la montée des eaux. Certains n'y croient pas mais il est de notre devoir d'en étudier la faisabilité de tels risques qui auront des conséquences terribles sur la santé et le social en Guadeloupe.

Si les conséquences seront, certainement, les mêmes partout, le caractère insulaire (voire archipélagique) de la Guadeloupe avec un vieillissement de la population prévue à l'horizon 2040, impose un début de réflexion sur :

Quel espace territorial de vie restera pour la population ?
Quelles conséquences économiques - démographiques et sociologiques ?
Quelles pathologies ou problématiques sanitaires nouvelles risquent d'apparaitre de par l'espace réduit ?
Quelles problématiques sociales risquent d'apparaitre ?
Quelle société et quelles réponses sociale et sanitaire à prévoir ?

Dans la perspective de mener la réflexion sur ces phénomènes et leurs conséquences dans les champs sanitaire et social, la FSAS-CGTG a organisé cette Conférence-Débat interne autour d'une présentation faite par M. ANTENOR-ABAZAC Christian. La conférence était précédée par un dépôt de gerbe sur les tombes des camarades Edouard ZOU et Jocelaine LOUSSASA-CHIPOTEL au cimetière de Gourbeyre non loin de la Mairie.

Dès 16h00, et en présence des familles et une vingtaine de camarades, nous avons rendu un vibrant hommage - avec des témoignages à l'appui - à nos deux valeureux camarades sur leur tombe respectif. L'émotion était encore de mise après une année, mais cet hommage était nécessaire pour enseigner aux jeunes militants l'abnégation et l'exemple de ces deux camarades. Nous avons applaudi l'œuvre de nos camarades et entonné" l'international" pour, indéfectiblement, affirmer notre affiliation idéologique et le respect que nous tenions à manifester.

A 17h30, nous avons abordé la séance de travail par la présentation d'un sujet d'actualité : "Les conséquences sanitaires et sociales des catastrophes naturelles en Guadeloupe à l'horizon 2040 " présenté par le bien connu Christian ANTENOR-ABAZAC, ancien directeur de l'observatoire vulcanologique de Gourbeyre. C'était l'occasion, pour l'orateur, de tordre le cou à nombres d'affirmations médiatiques entrainant dans l'erreur les citoyens que nous sommes sur :

- Le volcanisme qui est un phénomène tout à fait naturel et indispensable à l'évolution de la planète. L'éruption avertit plus d'une année à l'avance.

- Les cyclones qui ne sont pas plus violent qu'avant. Nous devons garder la mémoire historique, comme nos grands-parents, et recommencer à nous y adapter.

- Les tremblements de terre qui n'avertissent pas mais ne tuent que si l'on ne connait pas les postures adéquates. La terre tremble et ne s'ouvre pas.

- La brume de sable, connu depuis fort longtemps sous l'appellation de 'tanblan". Il n'y a rien de nouveau ou de préoccupant.

- Le "réchauffement de la planète" qui n'est autre qu'un processus naturel à déconnecté des activités humaines. Dans mille ans, la planète sera dans un processus inverse d'englaciation qui fera redescendre le niveau de la mer.

- Les tsunamis qui ne sont pas des vagues scélérates que l'on montre dans les productions hollywoodiennes.

Aussi, devons-nous apprendre à maitriser nos peurs irrationnels et vivre avec nos risques naturels. La Caraïbe est un nid de plaques en pleine trajectoire des ouragans et constituée d'îles volcaniques. Nous nous devons d'appréhender ces phénomènes par le préventif, c'est-à-dire l'information de la population et des exercices réguliers et collectifs. En outre, il fallait faire un point sur les conséquences du stress sur l'individu lors des catastrophes..... Un individu qui vit mal une catastrophe, quelle qu'elle soit, qui subit un stress important, sans être blessé physiquement, à environ 70 à 80% de possibilité de décéder brutalement dans l'année qui suit. C'est la médecine des catastrophes qui a étudié ce problème.... Un exemple : une personne ensevelie sous des décombres, suite à séisme par exemple, non blessée, qui n'aurait pas été dégagée dans les huit heures après.... à ce pourcentage de chance de décès dans l'année qui suit. Souvent dans les médias, on a ce genre d'information : on a trouvé un survivant X jours après la catastrophe... C'est un mort en sursis dans l'année qui suit. Pour ici, le séisme des Saintes a tué plusieurs dizaines de personnes dans l'année qui a suivi, Hugo en 1989 a fait pareil et IRMA et MARIA commencent à agir surtout à St- Martin. Il suffit d'écouter les avis d'obsèques.....

Les grands cris d'orfraie sur le réchauffement de la planète seraient une duperie pour ne pas "regarder dans la bonne direction". Une présentation très riche et surprenante (voire remettant en question les certitudes de plus d'un) qui a eu le mérite d'ouvrir un débat, malheureusement trop court, et de renvoyer les syndicalistes que nous sommes au sens premier de notre mission : " Douter pour mieux comprendre !". Cette conférence formative avait pour finalité d'interpeller le sens critique de nos militants et cadres syndicaux. La conclusion du secrétaire général et président de séance était résumée par la phrase suivante : " Éteignez la télé et allumez votre cerveau !". Nous nous sommes donné rendez-vous pour poursuivre le débat, lors d'une seconde rencontre à venir, quant aux conséquences sanitaires et sociales.

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