Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Véyatif

Véyatif

Fédération Santé et Action Sociale (FSAS-CGTG). " Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ". Bertolt BRECHT


Petite Histoire d'une grande Fédération : La FSAS-CGTG

Publié par FSAS-CGTG sur 22 Août 2018, 13:18pm

           L'histoire de la Fédération Santé et Action Sociale, en Guadeloupe, est liée au militantisme des syndicalistes de la fonction publique en général. Le syndicalisme Guadeloupéen est, alors, essentiellement animé par l'Union Départementale de la CGT dès les années 1930.

 

            Mais il faut remonter aux grèves des années 1950, dans la fonction publique en Guadeloupe (pour l'application des 40% de vie chère à tous les agents) pour voir émerger la volonté des fonctionnaires de s'organiser pour revendiquer leurs Droits. Durant l'une de ces grèves, en 1952, Tertullien PANOL - cadre hospitalier à l'Hôpital psychiatrique de l'époque et futur dirigeant fédéral, sera emprisonné pour fait de grève. La grève fut concluante car les fonctionnaires de l'époque ont eu gain de cause et, jusqu'à ce jour, les 40% de vie chère sont encore appliqués à tous les fonctionnaires d'Outre-mer. Quand au camarade PANOL, il fut libéré et rétabli dans ses droits.

 

            En 1963, l'Union Départementale CGT se transforme en CGTG, confédération indépendante mais gardant des liens fraternels avec la CGT. Dans la même période, le camarade Tertullien PANOL – avec d'autres hospitaliers, créait une prévoyance du personnel de la santé, embryon du futur CGOSH. Parallèlement, un syndicat CGTG des infirmiers verra le jour toujours sous la houlette du camarade PANOL.

 

            Pendant une décennie, le monde de la santé, des services publiques et du social évolue à grande vitesse : construction de nouveaux hôpitaux, construction de cliniques privées, réseau de dispensaires, réseau d'eau potable, apparition du mouvement associatif en faveur de l'action sociale (Associations nationales, église catholique), évolution des municipalités.... Mais aussi beaucoup de mouvements sociaux et politiques qui vont peser sur la décision de créer, en 1972, la Fédération Services Publiques et Santé – CGTG qui regroupe toutes les fonctions publiques, les cliniques privées et les premiers travailleurs sociaux de l'époque.

 

            Le premier secrétaire général sera le camarade Nicolas TORMIN, infirmier au Centre Hospitalier de Pointe-à-Pitre, futur CHU . La prégnance de la santé et du social devient, alors, flagrante et l'évolution rapide des autres secteurs vas alourdir le fonctionnement de cette fédération qui vas se centrer uniquement sur la santé et le social dès 1985. A l'époque, essentiellement les syndicats CGTG de l'Hôpital psychiatrique, du planning familial et de l'institut pasteur étaient vraiment actifs.

 

            La CGTG fera appel au camarade Jacob STEPHANE, alors responsable syndical à la CGT, pour assurer cette mission. Le congrès constitutif aura lieu les 21 et 22 Novembre 1985, en présence du Secrétaire Général de la CGTG – Claude MORVAN, et donnera naissance à la Fédération de la Santé Publique-Privée, du Secteur Social et de l’Éducation Spécialisée (Communément appelée Fédération de la Santé).

 

            En regagnant son île natale, le camarade JACOB vas s'atteler à structurer la nouvelle Fédération et à  lui faire prendre souche dans les problématiques de terrain du sanitaire et du social et ce, en devenant son premier secrétaire général avec, autour de lui, une Commission Exécutive déterminée qui démarre sur les chapeaux de roue avec, en tête, une orientation fixée par son premier congrès :

  • Répondre aux besoins sociaux des travailleurs et des retraités
  • Gagner la bataille de l'emploi et des qualifications
  • Abaisser la durée du temps de travail des travailleurs
  • Promouvoir l'enseignement et la formation professionnelle pour un travail plus enrichissant
  • Améliorer les conditions de travail et de sécurité

            La première section hospitalière réactivée sera celle de Maurice SELBONNE, Hôpital où était affecté le camarade JACOB. La Fédération, d'emblée, aura une activité internationale en renforçant les liens avec la Fédération de la CGT mais aussi avec l'UIS-FSM. Le camarade JACOB sera même le délégué de la CGTG à la FSM (Fédération Syndicale Mondiale) pendant longtemps. Il sera en formation syndicale à Cuba aux côtés de LULLA, ancien président du Brésil.

 

            Un long travail d'information sera mis en place pour que les agents de la FPH s'investissent dans leurs organismes paritaires dont le CGOSH. Après le procès intenté à la Fédération, en 2002, suite aux élections professionnelles dans la fonction publique et en raison de ses relations quasi-filiale avec la Fédération de la santé de la CGT, la FSAS optera pour une double affiliation (CGTG-CGT) dans un souci de clarification. Notons que la FSAS avait gagné ce procès à la cour d'appel de Bordeaux.

 

              La loi de 2010 réformant la représentativité dans la fonction publique va générer une période de réflexion, d'abord à la Confédération CGTG, puis au sein de la FSAS qui vas conclure sur l'arrêt de sa double-affiliation avec la FSAS-CGT tout en gardant des liens forts, une deuxième clarification dans l'autre sens exigée par la nouvelle loi. La loi dite “sur l'égalité réelle dans l'Outre-mer” de Février 2017, viendra renforcer cette position au travers de son article 18 sur la représentativité régionale.

 

Quelques grandes batailles de la FSAS-CGTG par le passé :

 

- Transfert des Cliniques Raton et Tharsis vers les Eaux-Claires : sans perte d'emplois.

- Contre la fusion du Camp-Jacob et de Saint-Hyacinthe : perte de plus de 100 emplois et lits malgré nos avertissements.

- Foyer Départemental (CHGR) : Contre la fusion avec le CHU (Déjà !).

- Exigence de la construction d'un nouveau CHU.

-  Les 20 (voire 30%) dans le secteur social et médicosocial.

 

LES SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX DE LA FEDERATION:

 

  • 1972 : Nicolas TORMIN : Infirmier au C.H.R. De Pointe-à-Pitre.
  • 1985 : Stéphane JACOB : Aide-soignant au C.H.S.M. De Bouillante.
  • 2002 :Jocelaine LOUSSASA-CHIPOTEL : Cadre Socio-éducatif au C.H. De Capesterre-Belle-Eau.
  • 2013 (réélu en Février 2018) : Philippe BELAIR : Éducateur Spécialisé à l'EPSM de Guadeloupe.

 

TROIS GRANDES FIGURES DE LA FEDERATION

 

Stéphane JACOB.

 

            Né à Pointe-Noire en 1945. en France, parti en 1965 dans un centre de formation du BTP, en 2ème place avec un CAP en Béton armé. Adhésion à la CGTG, à 16 ans. Il part à Colmar pour être chef de chantier mais bifurque vers la fonction publique : recruté comme ASH en 67. En 1967, Il adhère à la CGT, fait sa formation d'aide-soignant en 1970. Il fera le choix de l'action syndicale plutôt que la formation d'infirmier. Il suit tous les niveaux de formation syndicale de la CGT, devenu dirigeant de la CGT. Il devient secrétaire de section de la CGT-Centre antipoison de Paris. Au sein de la CGT, il travaille dans la commission des DOM (aux côtés du camarade BERVIN Georges) et devient membre de la Commission Exécutive de l'USAP. Il fait la connaissance de Jocelaine LOUSSASSA-CHIPOTEL à la commission Exécutive de la FSAS-CGT. Il sera membre de la commission internationale de la CGT sous Krasucki.

 

            Le camarade JACOB a initié le combat pour les congés bonifiés sous le ministre Robert BOULIN qui refusait la demande, quelques années plus-tard (en 1975), la lutte paye : reconnaissance à 75% tous les ans pendant 3 mois pour les hôpitaux de Paris. La camarades LOUSSASA-CHIPOTEL prendra le relai et aboutira au droit de ce congé tous les 3 ans. Remplacé par cette dernière dans les instances de la CGT. il retourne au pays en 1983 et prend la destinée de la fédération qu'il laissera ,12 ans après, pour laisser la place à nouveau à la camarade Jocelaine. Il fût secrétaire confédéral de la CGTG chargé des relations avec la FSM. En 2003, il fait valoir ses droits à la retraite.

 

            Toujours combatif, le camarade JACOB sera longtemps, au nom de la CGTG, trésorier du CGOSH jusqu'à 2015. Il est, aujourd'hui, président de l'office du tourisme de Pointe-Noire. Fondateur de l'association des métiers du bois de PN et l'association culturelle “Anpwent-aw”.

 

 Jocelaine LOUSSASA-CHIPOTEL.

 

                        Née à Saint-Claude, le 15 Juillet 1952, elle affirmait avec caractère ses  origines Gourbeyriene, du quartier de Saint-Charles, où elle passa l'essentiel de son enfance. Elle aimait à dire être de la plus belle commune de la Guadeloupe, dans son humour débordant de taquinerie.

 

            Dans les années 1970, elle entreprend la formation d'éducatrice spécialisée qu'elle réussie brillamment, en forte tête. Elle fait partie, alors, des premiers intervenants éducatifs de la Guadeloupe et là commence son militantisme politique et syndical. Mais elle décide, pour des raisons familiales, de partir sur Paris en 1976.

 

            Elle rejoint la pédopsychiatrie de la Pitié-Salpêtrière et la C.G.T. pour finir par y devenir un cadre incontournable sur les questions de l'outre-mer et des sujets de politiques générales. Henry KRAZUCKI et Georges SEGUY avaient grande confiance en ce petit bout de femme qui ne cessait d'étonner de par son culot et son dynamisme.

 

            C'est grâce à son combat sans relâche, déjà initié par son prédécesseur à la commission DOM de la C.G.T.(Stéphane JACOB), que les originaires des DOM-TOM ont droit, aujourd'hui, au congé bonifié. Ce n'est, là, qu'une partie des nombreuses batailles qu'elle a mené durant son séjour en région Parisienne.

 

            En 2002, elle revient sur son île pour remplacer, à nouveau, le camarade Stéphane JACOB mais cette fois à la tête de la Fédération Santé de la C.G.T.G. tout en étant rattaché à l'Hôpital local de Capesterre-Belle-Eau. Son arrivée impromptue surprendra plus d'un au point qu'elle sera même considérée comme une parachutée mais elle en riait encore il y a peu.

 

            Elle ne va pas tarder à mettre tout le monde au travail pour faire de la FSAS une structure dynamique et reconnue sur la place. Nombre de dossiers lui valent d'avoir trouvé une issue positive comme le financement bloqué du chantier du C.H.G.R. ou, aux côtés du camarade Edouard ZOU, le dossier des 20 et 30% de bonification salariale dans les organismes sociaux.

 

            En 2006, la maladie avait commencé à la guetter pour finir par la dominer petit à petit. Sa force de caractère et son engagement lui a permis de résister une décennie durant au nénuphar de la mort, comme disait si bien Boris VIAN. A notre congrès de 2013, elle passait la main tout en demeurant présente et vigilante auprès de la nouvelle équipe dirigeante et ce, malgré le nénuphar.

 

            S'il faut vraiment des mots pour signifier et symboliser Jocelaine, le dictionnaire de la lutte demeure trop menu. En vérité, Jocelaine était une force de la nature qui entrainait tous ceux qu'elle aimait, avec conviction et sans peur, à marcher sur le feu ardent sans brulures ni blessures. Avoir vécu cela, avec elle, était plus qu'une initiation au vrai sens de la vie. Elle nous quitte en Octobre 2016.

 

         Edouard ZOU

 

            Il est des Hommes qui ont une telle taille humaine que seules leur humilité et leur sagesse savent bien dissimuler. C'était le cas de notre camarade Edouard, ancien dirigeant confédéral et encore dirigeant fédéral quant la mort a, subitement, eu raison de lui ce dimanche 30 Octobre.

 

            Edouard a pris naissance sur les flans du gros-morne Dolé, en pleine campagne verdoyante de la commune de Gourbeyre. Dans les années 1970, il rejoindra l'équipe pionnière de l'éducation spécialisée en Guadeloupe, au Centre Saint-Jean BOSCO où il fera ses armes dans le métier, en polyvalent puis élève-éducateur, avant d'entreprendre la formation d'éducateur spécialisé.

 

            Dès ses débuts dans le milieu, Edouard s'est engagé à la C.G.T.G., d'abord à l'Union Locale de Basse-Terre puis à la FSAS. Il fut défenseur aux prud'hommes, Délégué syndical (en dernier lieu à l'APISEG) et dirigeant averti de notre organisation.  Au dernier congrès de la FSAS, en juin 2013, il savait qu'il devait quitter l'APISEG pour une retraite professionnelle bien méritée, mais il a accepté de rester au sein de la commission exécutive de la FSAS afin d'accompagner les jeunes dirigeants qui reprenaient le flambeau.

 

            Homme effacé mais très affable, il était d'une grande écoute et toujours de bons conseils à tous ses camarades qui le sollicitait. Il savait faire le lien entre sa profession et son engagement militant, c'est ainsi qu'il était de tous les combats pour améliorer le sort des usagers et des travailleurs sociaux.

 

            Son dernier grand combat était pour l'application des 30% (20 % pour certains) de vie chère et c'est grâce à sa vigilance que cette partie de salaire est décomptée dans le calcul des retraites, contrairement aux 40% de vie chère des fonctionnaires.

 

            Notre fédération a toujours bénéficié de ses connaissances et de ses conseils, ses dernières mission fédérale était justement lors d'une rencontre bilatérale avec son dernier employeur : L'APISEG et en avril 2016 où il était dans la délégation FSAS-CGTG au Congrès de l'UTG-Santé, en Guyane. Il nous quitte aussi en 2016, la veille du décès de notre camarade Jocelaine.

 

 

L'AVENIR

           

             Cette fédération occupe le terrain sur quasiment tous les sites hospitaliers, privés et publics, ainsi que dans le social et le médico-social. La fédération privilégie l'information et la formation des militants pour asseoir la connaissance et la réflexion sur le terrain. La FSAS-CGTG est membre de la TUI (Fédération Mondiale des services publics et affiliés). Novembre 2015, la FSAS a fêté ses trente années, alors que la CGTG venait de fêter ses 50 années (2011), nous courons vers les quarante années de luttes (2025) avec une jeune génération volontaire et prête à affronter l'adversité et à combattre l'injustice sociale à l'instar des aînés.

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents