Basse-Terre, le 14 Avril 2025
A l’attention de
M. Thierry PANOL
Président de l’Association « Handicap Guadeloupe »
Ancien collège Campenon
97 100 Basse-Terre
Objet : Les problématiques du foyer « le Pélican » et vos réponses inadaptées.
Monsieur le Président,
Voilà plus de quatre années, puisque les dernières élections ont eu lieu le 17 Décembre 2020, que nos deux représentantes du personnel s’évertuent à vous expliquer les difficultés et souffrances du personnel de l’association « Handicap Guadeloupe », sans que vous ne daigniez véritablement en prendre conscience.
Nous ne serons pas exhaustifs mais nous devons vous rappeler un certain nombre de faits, déjà relatés au C.S.E., qui sont malheureusement restés sans solutions adéquates et nous restons encore dans l’effarement au vu du fait que, si vous aviez entendu leurs remontées, certaines situations actuelles seraient anticipées et évitées
Les derniers événements de Baie-Mahault, qui ont abouti à votre décision expresse et unilatérale de fermer le site, étaient prévisibles puisque les élus n’ont cessé de vous avertir sur les mauvaises conditions de travail des collègues. Ces conditions de travail ont généré, comme il fallait s’y attendre, un épuisement professionnel et un acte malheureux mais mal apprécié par vos soins.
Si vous ne saisissez pas l’opportunité d’entendre le cri du personnel, via les élues, les faits à venir nous donnerons encore raison. Nous relaterons, ici, les éléments à reconsidérer pour qu’un climat social de confiance puisse régner :
- Le non-respect récurrent des plannings de pause sur le site de Baie-Mahault, ce qui crée un épuisement professionnel avec des risques graves sur la prise en charge.
- L’absence de tableau d’affichage permettant aux élues de communiquer avec le personnel sur le C.S.E.
- Les comptes-rendus des réunions de C.S.E que vous utilisez ne relatent pas la sincérité des débats, et les élues ont eu à vous demander de supprimer leurs noms sur certains documents dont elles n’avaient aucun souvenir sur la teneur.
- Les informations du C.S.E., dont la commission « Fêtes et loisirs », n’arrivent pas aux collègues de Baie-Mahault qui sont souvent lésés.
- Le projet d’Établissement est inaccessible, comment voulez-vous agir et vous projeter sans consulter celles et ceux qui ont les mains dans le cambouis ?
- La présence aléatoire de la Direction sur le site de Baie-Mahault, ayant pour principale conséquence que les réunions d’équipe du vendredi sont mal encadrées, quelquefois sans ordres du jour, et ce n’est pas mieux à l’administration de Basse-Terre au regard de la désormais double-casquette de la Directrice.
- Il n’y a pas de déroulé clair sur les missions et l’organisation du foyer.
- La mise en œuvre des projets personnalisés se fait sans concertation avec les professionnels et reste flou.
- Les conditions de travail sont exécrables et les moyens sont menus et insuffisants, sommes-nous de simples gardiens ou des professionnels qui ont une visée pour les bénéficiaires ?
- Un risque réel d’électrocution sur le site de Baie-Mahault, cela relève de votre entière responsabilité.
- Votre refus de comprendre la nécessité pour un professionnel de prendre une coupure d’au moins une semaine. Nous faisons un métier très éprouvant physiquement et psychiquement, cette rupture est une nécessité quasi salvatrice pour un retour apaisé. Contrairement à votre réponse expéditive, on ne se la coule pas douce pendant que d’autres travaillent mais chacun prend le recul nécessaire et à tour de rôle.
- Dans le même fil d’idée, la restriction des modalités de prise de congés et de RTT en interdisant la juxtaposition des jours fériés, en interdisant les prises en Janvier et Septembre voire même en interdisant de les poser un vendredi ou un lundi. Cela en dit long sur votre vision du bien-être des professionnels qui ont une charge lourde et ont besoin de coupures pour évacuer la pression du métier.
- La suppression illicite des 90 jours de maintien de salaire alors que l’Établissement relève de la convention 66, convention nationale qui n’a connu aucune dénonciation sur le sujet. C’est une affaire qui doit finir en justice.
- Aucun entretien professionnel en six années, que pouvez-vous savoir de votre personnel mis à part ce que vous supposez savoir et qui ne sont que des jugements personnels ?
- Aucune proposition de formation ni de stratégie promotionnelle du personnel, c’est à croire que c’est une usine où il est demandé des gestes répétitifs ad vitam.
- Aucune véritable négociation sociale possible comme si nous étions face à un mur qui n’a cure des propositions des premiers concernés.
- Une désorganisation des projets mis en place au nom de quoi ? Sans compter que ces projets, proposés par le personnel, sont étudiés tardivement laissant ce personnel dans une attente anxieuse.
- Enfin, cerise sur le gâteau, des licenciements et autres départs de plusieurs salariés au véritable motif, souvent officieux, du malaise et du mal-être régnant sur les deux sites.
Vous comprendrez bien qu’il n’est pas opportun de s’occuper de personnes en difficulté tout en étant, soi-même, en grande difficulté. Il vous appartient donc, en tant que président de cette association, de comprendre que vous ne pouvez compter sur le personnel que si et seulement si le personnel peut aussi compter sur vous.
Il vous revient de saisir, une fois pour toute, la perche de la raison pour prendre en considération les dysfonctionnements délétères qui existent et qui risquent, tôt ou tard, de créer une rupture telle que tout retour en arrière sera impossible.
En conséquence de quoi, nous vous invitons à reconsidérer votre stratégie de « gouvernance » - puisque c’est le mot à la mode - dans l’intérêt de l’association, des bénéficiaires, du personnel et même de vous-même en tant que personnalité publique.
Convaincu de l’empire de la raison, nous continuerons à accompagner et soutenir nos camarades élues dans leur mission.
Nous vous assurons, Monsieur le Président, de notre haute considération.
Pour la FSAS-CGTG
Le secrétaire général,
BELAIR Philippe