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Véyatif

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Fédération Santé et Action Sociale (FSAS-CGTG). " Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ". Bertolt BRECHT


C.H.U.G. : Quand les réformes hospitalières autorisent les dérives… Le cas flagrant de la cardiologie du C.H.U.G. !

Publié par FSAS-CGTG sur 13 Octobre 2025, 08:17am

Depuis plusieurs semaines, c’est le branle-bas de combat au service cardiologie du C.H.U.G. et tout cela « grâce » aux réformes hospitalières successives datant de quelques décennies. Une petite analyse politique et systémique est nécessaire pour démontrer à quel point, de nos jours, des choix irrationnels sont privilégiés à la raison sanitaire et au bon sens professionnel.

Il fut un temps où les hôpitaux étaient dirigés par un Conseil d’Administration et une Direction Générale sous la vigilance d’instances du personnel et le départage d’une Direction Départementale des affaires sanitaires quand la raison et la justesse devaient s’imposer.

De nos jours, c’est un Conseil de Surveillance dépouillé de pouvoir, un Directoire concentrationnaire de ce pouvoir, une C.M.E. (Ou plutôt son président) très influente mais désarmée et une Agence autonome (A.R.S.) avec une lettre de mission néolibérale qui fustige toute initiative soignante raisonnable si cela n’entre pas dans les clous d’une enveloppe stricte et prédéfinie.

Ce changement de paradigme nous intime de subir tout et n’importe quoi, avec les conséquences déprimantes qui s’invitent sur un personnel pourtant très volontaire. Ainsi, les caprices de celle ou de celui qui a la moindre parcelle de pouvoir peut dominer au nom de la loi. Les dernières réformes exigent de la mutualisation à tout va au nom de l’économie, l’interminable projet de transfert est l’occasion rêvée pour l’appliquer. Par mutualisation, il faut entendre « mise en commun » de services – personnels – matériels… Bref, on sèl manjé kochon et rien à cirer d’une prise charge sanitaire de qualité.

Si l’accueil et le soin se dégradent depuis des années, sans aucune intervention efficiente des autorités, c’est simplement pour justifier cette mutualisation. Le futur C.H.U.G. de Perrin n’a pas vocation à régler les problèmes du vieux C.H.U.G. mais à être la vitrine, dans la Caraïbe, de la nouvelle vision de la médecine qui consiste à supprimer la relation humaine au profit du chiffre par le biais des nouvelles technologies. Celui qui conteste cela est fusillé sur le poteau du progrès indépassable, et celui qui y croit ne se rend pas compte qu’il devient acteur d’un capitalisme sanitaire émergeant et sauvage quel qu’en soit le prix.

Mais là où le bât blesse, c’est que les compétences Guadeloupéennes deviennent une barrière qu’il faut faire tomber pour laisser place à celles et ceux qui veulent profiter de la nouvelle donne, quoi qu’il en coute. Il n’y a pas une seule structure hospitalière, en Guadeloupe, qui ne vit pas cette tragédie en plusieurs actes … Une tragédie en fin de représentation au regard de l’actualité politique, voilà pourquoi faut-il accélérer le processus car l’idéologie néolibérale est en grande perte de vitesse dans le monde mais la France, Macronienne et néolibérale, a peut-être une dernière carte à jouer en voulant « soigner » nos 300 Million de voisins.

Certains diraient que c’est la Guadeloupe qui a chassé une « grande compétence » Guadeloupéenne, en la personne du précédent Directeur Général du C.H.U.G., écartant d’un revers de main l’arnaque qu’il constituait de par cette « Guadeloupéanité ». Il a bien démontré que ce qui comptait pour lui c’était sa carrière personnelle et non servir la Guadeloupe et les Guadeloupéens. A vrai dire, nous ne pouvons lui en vouloir de mener à bien sa carrière mais ne nous bassinez pas avec cet exemple qui fait, désormais, du pantouflage dans un hôpital privé après avoir proposé un « vaccin » génique inefficace contre le chikungunya à la Réunion… En tant que D.G. A.R.S. !

En fait, le système adore celles et ceux qui sont prêts à tout pour faire avancer leurs pions sur l’échiquier pécuniaire par égo, peu importe leur origine. Et si nous tombons dans le piège de cette origine, nous dévions et laissons place aux critiques et attaques consistant à nous accuser de xénophobie. Sauf que les événements sont d’une flagrance qu’il faut vraiment être idiot pour ne pas voir que les seuls Guadeloupéens qui sont tolérés doivent faire montre de soumission ou de complicité… Et de préférence au bas de l’escalier.

Le cas du chef de service de cardiologie est emblématique en ce que nous avons une compétence reconnue dans la Caraïbe et en Europe mais qui dérange le plan… Tout simplement parce qu’il prône la qualité des soins pour ses compatriotes et c’est son seul tort. Son expérience, son état de service et ses qualités humaines – avec certainement ses défauts propres comme tout le monde, le motivent à refuser une mutualisation qui risque d’aboutir à une usine à gaz. Une usine où on ne fera plus appel à la compétence précise (en cardiologie) mais aux tout-venants multifonctions…Bonjour les dégâts en termes de diagnostics !

Cette vision dangereuse serait sortie de la pensée lumineuse du Président de la C.M.E. et les mauvaises langues affirment - à l’abri des oreilles indiscrètes - que le plan final serait de caser une proche. La colère se serait manifestée au sein de la dernière réunion de C.M.E. au point d’aboutir à un malaise du Directeur Général que l’on a dû hospitaliser en cardiologie… Le comble ! Les mêmes mauvaises langues affirment qu’il se serait rendu compte qu’il avait été mené en bateau par le Président de la C.M.E., un abus de confiance insupportable.

Nous sommes des humains et des soignants et ne pouvons que lui souhaiter un prompt rétablissement, mais nous nous devons aussi de constater à quel point les jeux de pouvoir peuvent conduire aux désastres les plus ultimes pour les individus et le collectif. Heureusement que le personnel s’est mobilisé autour de son chef de service pour exiger l’annulation de cette fusion, qui ne dit pas son nom, avec la neurologie mais à quelle fin ? Ce collectif du personnel attend encore une réponse claire, nette et précise depuis une semaine dans les couloirs de la cardiologie.

Cette affaire est aussi emblématique de la folie néolibérale qui autorise des décisions farfelues, dangereuses et inconséquentes. Cette affaire dévoile, aux yeux de tous, que les réformes sanitaires que nous avons connu depuis tantôt nous ont conduites au chaos, à la guerre des chefs et à la sélection de l’incompétence à des places cardinales. Pendant ce temps, la population Guadeloupéenne souffre de plus en plus de graves pathologies diverses et variées dont les maladies cardiaques.

Est-ce vraiment le moment d’étouffer un service efficient avec un chef de service compétent, un personnel volontaire et engagé ? Pourquoi faire passer l’intérêt personnel sur l’intérêt général ? Comment se permettre de prendre le risque de transférer un tel bordel organisé au sein du nouvel hôpital ? Finalement, à qui peut bien profiter un tel crime ?

La FSAS-CGTG, dans une lettre ouverte datant du 22 Septembre 2025 (ci-jointe), a dénoncé cette intrigue et porte son soutien indéfectible au personnel de la Cardiologie en mouvement ainsi qu’à leur chef de service.

Basse-Terre, le 07 Octobre 2025

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